dimanche 16 juillet 2017

Mésaventure fâcheuse !

Le Macoui
La Mésaventure de « 2vents » hier après-midi sur le lac de Montville

Par temps calme, Laurent DELESTRE, venant d'acquérir le Dragon Force de Robert « La Belle Hélène » qu'il a appelé « 2vents », n'a pas résisté à l'envie de se joindre à Jean-Marc, Fabien et José pour deux heures de navigation sans problème. 

Cependant, à l'occasion de petits réglages entre deux courses, il constate qu'il y a un peu d'eau dans la coque, mais rien d'alarmant. 
L'entraînement reprend de plus belle. Laurent réussit à suivre la flotte puis, vire la bouée de vent arrière sans problème, mais une violente très violente rafale lui fait heurter la bouée violemment. Il choque au maximum les écoutes et le bateau se redresse mais se traîne ensuite comme si un sac de plastique s'était pris dans la quille. Comme il le peut, Laurent prend immédiatement le cap de la berge mais le bateau est de moins en moins dans ses lignes s'enfonçant et ne flottant plus normalement. L'interpellation des occupants d'un pédalo permet de récupérer le bateau avant qu'il ne sombre corps et biens à deux mètres de la berge.
La coque était aux trois quarts remplie d'eau et il est constaté une petite fissure sous la protection du joint en caoutchouc de l'étrave.

Moralité de cette mésaventure : il faut toujours écouter les vieux loups de mer !


Robert avait averti Laurent que changer le nom de baptême d'un voilier sans cérémonie, comme le veut la tradition, lui porterait malheur ! (LOL)

Oui, sur le coup, Laurent en avait souri... S'agit-il d'une superstition de marin, d'un coup du sort, ou de la vengeance de Neptune ?

Bref ! Cette mésaventure aurait pu être très fâcheuse et certains marins diront qu'il faut respecter les usages de la tradition maritime.

Avant de modifier le nom de baptême d’un bateau, il faut « tuer le Macoui ».
Cela nécessite toute une procédure.
"Le Macoui" est le nom du serpent qui est dans le sillage du bateau, dès son baptême.
Si l’on donne un nouveau nom au bateau, il y aura un 2ème macoui qui voudra se battre avec le premier, et entraîner le bateau à « sa perte ».
Laurent devrait y réfléchir...

Le bateau mis en cale sèche, Laurent effectuera la petite réparation de sa coque, et bientôt repartira à la conquête de la flotte des montvillais en méditant sur les paroles des vieux loups de mers, ces vieux briscards qui perpétuent les traditions. 
(propos recueillis par Jean Louis Richard)


 ⚓   Traditions et superstitions de Marins   ⚓



Comment changer le nom de baptême d’un bateau, tuer le Macoui, ou le faire fuir ?


Contrairement à une idée reçue, changer le nom d'un bateau est possible, à condition de respecter un cérémonial très précis destiné à conjurer le mauvais sort et éviter de graves déconvenues. Il suffit en fait de tuer le Macoui...
Dans le riche bestiaire maritime, le Macoui serait ce grand serpent qui suit en permanence le bateau ; en clair, son sillage. Or chaque bateau a un sillage qui lui est propre ; sorte de signature unique. Du coup, pour rebaptiser un navire sans s'attirer les foudres de Neptune, il faut couper le Macoui d'origine. Une procédure relativement bien codifiée dont seuls quelques détails varient d'une région ou d'un bassin à l'autre.



L'opération se déroule toujours en mer, à bord du bateau à débaptiser qui doit être accompagné d'un bateau "ami". La première étape consiste à saouler le macoui afin d'endormir sa méfiance, en versant pour cela une bonne dose du meilleur alcool du bord, à l'arrière du bateau à rebaptiser. Le bateau accompagnateur en profite alors pour couper plusieurs fois (au moins trois, mais dans le doute, abondance ne nuit pas) le sillage de celui qui le précède, en manœuvrant le plus près possible de son tableau arrière car c'est là qu'est censée se trouver la tête du serpent. Une fois le macoui bien mort, l'équipage rebaptise le bateau en prononçant son nom à haute voix et sert une rasade d'alcool à son nouveau macoui. Il est important également de remercier Neptune qui a présidé la cérémonie, en versant dans la mer, côté tribord, une bonne rasade de ce même breuvage. Certaines variantes exigent que la marraine du bateau soit présente durant toute la cérémonie, d'autres imposent que le breuvage soit exclusivement du champagne, d'autres encore assurent que le macoui ne peut être déclaré définitivement mort qu'après avoir été achevé d'un coup de canon (un peu compliqué...) ou de fusil (pas évident de brandir une arme chargée par les temps qui courent...)

UNE AUTRE TRADITION :


Au cours des 3 passages du bateau ami qui coupe le sillage du bateau à débaptiser, celui-ci doit actionner sa corne de brume pour effrayer le Macoui qui va ainsi disparaître. 
(Tradition recueillie par Robert Paul)

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