mardi 28 avril 2020

NAVIBOTELLISME


UN NAVIBOTELLISTE dans le club



Bonjour à tous, avec ce long confinement imposé, je décide de m’enfermer parfois dans le sous-sol pour me consacrer à une activité que j’aime bien : mettre en bouteille des bateaux !
Avec cette activité je rejoins une certaine culture maritime des matelots qui sculptaient des petits modèles réduits à bord des grands voiliers pendant leurs quarts de repos ou leurs escales.




Le « Marie-Adélaïde » est un "Ougre" harenguier construit en 1877 dans un chantier naval de Fécamp.
En attendant ce jour de délivrance, voici quelques étapes du montage et de la mise en bouteille du « Marie-Adélaïde ».







Les pêcheurs normands étaient de rudes gaillards tenant bien la bouteille, c’est le cas de le dire, et la mer par tous les temps.
Ils embarquaient avec des réserves de « teurgoule » (se tordre la goule), un solide plat cuisiné par leur épouse qui se conservait bien à bord et tenait au corps leur permettant de tenir le coup dans une mer réputée difficile.

« Por' s’empli' la goule
Y faut d’la teurgoule.
Y faut d’la fallue itou
C’est cha qui fait bère un coup,
Por' s’empli' la goule
Y faut d’la teurgoule
Car no s’ra terjous gourmands
D’nos vieux plats normands. »

Fécamp fut la capitale des « Terre-neuvas » qui ne remettaient le cap sur le port que les calles bien remplies de morues salées... Les entreprises de conserveries ou de séchage de la morue furent prospèrent jusque dans les années 1950.

Pour revenir à la « VOILE », il faut avoir naviguer à Fécamp pour déjouer les pièges de la passe extrêmement dangereuse par mauvais temps du cap Faguet et du «Trou au chien », sinistre cimetière marin.

Ayant pratiqué la voile sur la côte normande, je me rattache à toute cette culture avec nostalgie et un de mes plaisirs est de l’évoquer par le « navibotellisme », mais vivement que nous-nous retrouvions pour régater avec nos RG65 sur le plan d’eau de Montville.

En attendant, le célèbre "BELEM", est lui aussi promis à la bouteille, le chantier est commencé...



(Dominique BOUJU, le 28 avril 2020)