ANECDOTES





1)  10 cm de "liston" 


Robert dévoile son caractère



"Cela se passe à l’occasion d’une Armada à Rouen, où le Bélem était présent.

Comme tout bon français un peu « cocardier », fier de voir ce superbe voilier portant pavillon Français, je m’étais précipité, accompagné de mon épouse, pour visiter notre ambassadeur de la Marine Française à l’étranger, notre plus gros voilier restauré pouvant rivaliser d’élégance parmi les bâtiments des autres nations maritimes représentés pour cette semaine à Rouen.
Donc, l’ayant repéré de loin, nous nous en approchons avec la ferme intention de le visiter et respirer à son bord, l’appel du large et de la navigation à « l’ancienne », un véritable rêve pour tout navigateur.
Arrivés près de ce « monument », nous nous retrouvons à la coupée qui était gardée par un des marins du bord. Bien qu’un panneau d’affichage signalait : 
« Les visites sont réservées aux invités de la Caisse d’Épargne »,
nous tentons notre chance, en demandant tout de même la possibilité de le visiter. Nous nous voyons aimablement refoulés.


Étant venus plus spécialement pour cette visite, nous avons été énormément déçus.
Cela provoqua chez moi, un sentiment de frustration et j’insistais ( lourdement ), en vociférant bruyamment à partir du quai, ce qui alerta le commandant qui était sur le pont, prêt à recevoir dignement les visiteur prévus. Il s’approcha donc de la coupée pour s’enquérir des causes de cette perturbation, et éclaircir cette situation.
Après l’avoir dignement salué, celui-ci me demanda d’exposer les causes de mon courroux.
C’est alors que je lui explique, comme je l’avais déjà fait au marin à la coupée, que je tenais fortement à visiter son navire, étant venu spécialement pour cela, et si la visite m’était refusée, je m’octroyais le droit de repartir avec une partie du bateau ( 10cm de liston ) que j’aurais prélevé, me considérant pour une ( infime partie ), propriétaire du Bélem.
Car en effet, lors des souscriptions publiques qui avaient été organisées pour sa remise en état de naviguer, j’avais participé en versant mon obole en 1980, à l’occasion d’un Salon Nautique de Paris et étais de fait, sentimentalement, un tout petit peu, à l’origine de sa restauration, et par conséquent, partiellement propriétaire du bateau.
Le commandant prenant en compte ma requête ainsi exposée, fit ouvrir la coupée, nous accueillant très aimablement afin de nous guider et visiter de fond en comble son navire.
C’est ainsi, qu’accompagné du commandant du Bélem, nous avons enfin pu monter à bord, et connaître ce bâtiment qui fait rêver bon nombre de navigateurs.
Au terme de cette mémorable visite, son Commandant, m’enjoignait de ne pas mettre mon projet à exécution, ( repartir avec mes 10cm de liston ), afin que BÉLEM puisse rester toujours aussi majestueux et puisse continuer longtemps encore à naviguer dans son intégralité encore de nombreuses années, et porter fièrement autour du monde, la carte de visite du peuple et de la Marine Française." (Robert PAUL)


⚓ Longue vie à notre Bélem ! ⚓


2) Une petite histoire pour rire



Un secret bien gardé.


Il s’agit de l’histoire d’un vieux loup de mer, un commandant de navire qui avait déjà beaucoup navigué sur toutes les mers du globe, et, de sa vie durant de navigateur, essuyé bon nombre de tempêtes et toujours ramené au port, son équipage et son bateau sains et saufs.
Il était très respecté des hommes constituant son équipage qui le considérait, comme un commandant « sûr », un très bon capitaine.
À chaque fois qu’ils étaient confrontés à « un coup dur » on faisait appel à lui et à sa science infaillible pour sortir de ce mauvais pas.
Mais… il avait un secret, qui comme tout secret, n’était connu de personne.
Quand la situation devenait pratiquement désespérée, et que le timonier et même le « second commandant » étaient « perdus », et ne savaient comment ils devaient manœuvrer, seul le commandant était là pour les guider.
Il sortait alors de sa poche, un petit carnet noir, qu’il feuilletait, et donnait des ordres qui permettaient de continuer la navigation en ayant évité « le pire ».
Dans tous les ports de la côte, son efficacité était devenue légendaire. Il avait gagné la confiance de tous les hommes, et embarquer sur le navire d’un tel commandant, était la garantie de rentrer au port, et de pouvoir bénéficier d’une bonne retraite paisible à regarder du quai, les « jeunes » partir en mer.
Un jour, ce commandant devenant très vieux, et retraité de la navigation, tout comme tout le monde ferma les yeux pour l’éternité.
Sur son lit mortuaire, on voulut connaitre son secret.
Il avait été habillé pour son départ pour l’au-delà, de son plus bel habit de capitaine, avec sur les manches de son caban, les gallons dorés, portés si remarquablement tout au long de sa carrière, et qui étincelaient dans la pénombre de la pièce faiblement éclairée.
Il allait emporter son secret dans sa tombe, ainsi que le petit carnet noir qui avait sauvé tant de vies.
Toutes ces « recettes » seraient à jamais perdues.
Il fallait agir… comme notre commandant l’avait toujours fait !
On retrouva donc, dans la poche intérieure de son caban, le fameux petit carnet noir.
Toute l’assistance présente autour du défunt était avide de savoir ce qu’il contenait.
C’est le fils aîné qui fut chargé de cette tâche et, ainsi, enfin, dévoiler le « secret » de ce capitaine émérite.
Il feuilleta le petit carnet noir tout écorné par une vie de navigation, espérant découvrir tous les secrets qu’il contenait.
Ce fut une terrible déception :
car le petit carnet ne contenait que des pages vierges, aucune annotation, mais…….,
en regardant un peu plus attentivement :
à l’intérieur de la couverture, il y avait écrit en tout petit :


Bâbord = Gauche / Tribord = Droite.


(Robert PAUL)

3) Jean-François DENIAU raconte :


«Amateur, cela veut dire "qui aime", et c'est bien de cela qu'il s'agit. J'aime la mer et j'aime être en mer. J'aime partir, larguer l'amarre et passer les feux ; j'aime naviguer, voir le vent tourner, la brise adonner, le ciel changer, la mer se former et se déformer ; j'aime le bouillon chaud dans le thermos au pied du barreur et l'étoile qu'on prend un temps pour cap la nuit, entre hauban et galhauban ; j'aime quitter une côte de vue, et, après un jour, huit jours, un mois, en voir apparaître une autre, qu'on attendait ; j'aime arriver, entrer, mouiller, et quand tout est en place, fixé, tourné, amarré, ferlé, rabanté, être à terre. Je suis un amateur.»





4) Mini-Flotte 76710 est au cœur de Montville pour le futur



J'habite Montville depuis 1988 et pratique la voile radiocommandée depuis l'an 2000 et ce que j'aime ici, c'est que ce bourg ne vit pas uniquement de tourisme avec ses pittoresques vallées du Cailly et de la Clérette mais au quotidien, attaché à son passé et largement ouvert sur l'avenir. 

Montville est une cité vivante aux dynamiques économique, sociale, sportive, associative riches de tous les liens humains qui se tissent dans une commune où il fait bon vivre.

Sa topographie encaissée entre deux vallées, a donné l'idée à son maire de l'époque,  André Martin en 1992, de faire creuser un bassin avant le confluant  des deux rivières. C'est donc la nappe phréatique qui constitue  le plan d'eau sur lequel la voile radiocommandée se pratique. 

Le club « Mini-Flotte 76710 » attire de plus en plus de « voileux » confirmés de la région qui partagent le même goût de la régate avec des voiliers de 65 cm. Ces retrouvailles avec le milieu aquatique, pour ne pas dire marin, sont toujours émouvantes et, dans l'écrin naturel de ce plan d'eau paysagé, la rencontre entre un public de plus en plus curieux et des amateurs de voile passionnés est une occasion privilégiée et notre club y puise sa force.

Montville a beaucoup d'autres atouts pour constituer un pôle d'attraction sportif, culturel et associatif, sans parler de son centre bourg aux commerces et artisans dynamiques, de son patrimoine architectural très intéressant avec sa superbe mairie, sa singulière église entre autres...

Si créer, attirer, réunir est le privilège d'un club en plein essor au sein d'une commune moderne qui se développe économiquement, socialement et écologiquement, en un mot porteuse d'événements solidaires, je peux porter le témoignage sur mon environnement que je souhaite faire découvrir.

Dans cet environnement typiquement normand, l'essor du club  favorise aussi, paradoxalement, une atmosphère maritime qui s'ancre dans un lien ancien de ses membres à la voile. La mer n'est en effet qu'à 40 km à vol d'oiseau du port de Dieppe et le port maritime de Rouen n'est qu'à 10 km !

Mini-Flotte 76710 a un passé constructif, elle vit au présent intensément et accueille le futur en innovant toujours et toujours par une pédagogie pour les jeunes porteuse d'avenir. La "Pédagogie" est au coeur de sa communication.

Le 27 septembre 2017

Jean Louis RICHARD






5) "Où et Comment 
sommes-nous devenus marins ?"
Alain Lamotte raconte :

 A chaque vacance d'été, pour occuper mes séances de bronzage à la plage, je lisais des revues sur les voiliers et la mer.

Les récits des navigateurs me transportaient dans des aventures lointaines. Je visitais les nombreuses îles bretonnes, l'île de Porquerolles ou Port Cros. Des navigateurs me fascinaient comme Eric Tabarly, Poupon ou Paul Vatine et  Alain Colas et bien d'autres, lors de leur balades ou des courses prestigieuses comme le Vendée Globe ou la Route du Rhum ou du Café.

Comment ils affrontaient le gros temps, réglaient leur grand-voile, leur génois ou leur spinnaker. J'appris le langage des marins, à relever des amers , les différents noms des cordages: les drisses (qui montent les voiles) les écoutes (qui permettent de régler les voiles), les amarres (qui maintiennent le bateau à quai).

C'est ainsi qu'à plus de 50 ans, je me suis renseigné sur les différents clubs qui enseignaient la voile; c'est à Dieppe que je m'inscrivais car ce club ( CVD) possédait des voiliers habitables de 10,60m ( 2 JOD35 et 2 x 7.5). Et dans la foulée, je prenais mes premiers cours. C'était au mois d'octobre, la mer était forte, j'ai vomi, j'ai vraiment été malade, mais je me suis accroché et aujourd'hui je ne suis plus malade en mer.


Le but était de faire de la croisière et après 3 ans de séances de formation, avec ma femme, je me sentais prêt à partir seul en mer.
C'est ainsi que nous avons loué notre premier voilier à Toulon, un voilier de 28 pieds: le Surcouf.













Et nous avons largué les am
arres de St Mandrier à 14H00; direction l'Ile de Porquerolles. On nous avait dit qu'il n'y en avait que pour 3 heures. Mais le vent était contre nous et, comme tout bon "voileux", nous avons hissé rapidement les voiles et coupé le moteur. Le temps passait et nous nous rapprochions difficilement de Porquerolles. Les bords que nous faisions n'étaient pas carrés mais de 120°. La nuit tombait et j'ai dû me faufiler entre la presqu'île de Giens et de Porquerolles. Un orage grondait au loin derrière nous; le ciel était souvent zébré par les éclairs. Et puis les feux rouge et vert de l'entrée du port de Porquerolles se montrent. Il était temps que nous nous abritions dans ce port car après que nous ayons fixé les amarres et que nous nous restaurions, l'orage éclate et nous arrose copieusement.
Mais nos vacances ne faisaient que commencer et toute la semaine fut si enrichissante et intéressante que, 3 ans de suite, nous avons loué des voiliers pour nos vacances. ( Avant d'acheter le nôtre....)

Patricia à la barre

Alain Lamotte septembre 2016


6) Une affaire de famille :
Patrick et Lucas Sionville


Patrick Sionville entretient la flotte des Dragons Force (avec Jean-Marc Dumenil).
Un de nos adhérents, Patrick Sionville, Fra 236, skipper d'un Viperfish (RG65), possède plusieurs cordes à son arc.

Il fut près de vingt ans le mécanicien de son fils, Benjamin, en karting parcourant la France et l'Europe, puis son petit fils, Timothy, un jeune champion dans ce sport motorisé avant de se retirer et de laisser son fils s'occuper de sa progéniture. Il participa à plusieurs éditions des 24 heures motonautiques de Rouen, une des courses d'endurance les plus sélectives du monde en tant qu'équipier et pilote d'une équipe rouennaise. Sa passion de la mécanique a d'ailleurs une incidence réelle et indispensable sur notre club de voile radiocommandée.

Thimothy (à côté de son père Beanjamin) fait partie d'une équipe officielle qui le sponsorise. Ici avec le responsable de l'écurie et le mécanicien.

Le jeune Timothy Sionville est un authentique champion dans sa spécialité.



Patrick en est, en effet,  le logisticien se chargeant de l'entretien, de la préparation et du transport des huit Dragons Force de l'école de voile. Dès qu'un incident technique survient, il est toujours le premier pour réparer, remettre l'électronique au top. Il gèrent les accumulateurs pour dix bateaux associés à dix radiocommandes : c'est du boulot pour le lundi, mercredi et jeudi.

Les huit Dragons Force du club sont transportés dans la camionnette aménagée de Patrick. Au premier plan son RG65 de compétition : un Viperfish, il y a aussi le Dragon Force de Lucas, soit dix bateaux transportés et disponibles.
Il fait passer les autres adhérents du club avant ses propres intérêts, n'hésitant pas à prêter son bateau, à dépanner un autre skipper en difficulté matérielle.


Il fut, par exemple, un des organisateurs et logisticiens du National RG65 de 2016 et nous lui devons une part de sa réussite.   
  
Le Viperfish N° 236


Patrick est enfin un skipper de voile radiocommandée qui monte peu à peu en puissance en naviguant de mieux en mieux, malgré sa modestie, pas loin du tableau arrière des meilleurs. 

Patrick content de sa course : ça arrive de plus en plus souvent ! comme ici le 6 février 2017...

Patrick, Fra 236, hyper concentré sur sa navigation

Sans cela, avec Sabine son épouse, il est un grand-père très proche de ses quatre petits-enfants dont Lucas qui est l'heureux skipper du Dragon Force N°292.

Patrick avec son petit-fils Lucas

Lucas Sionville , FRA 292, fait aussi du basket-ball à Montville dans une équipe A : dans la famille on possède donc des tempéraments de compétiteurs qui ne lâchent rien. Comme skipper de Dragon Force Lucas est capable du meilleur et sa progression est très positive. 


7) Un renflouage réussit


Dans une survente, le JF Sage de Jean-Marc a enfourné brutalement, les autocollants du pont s'arrachèrent sous la pression violente de l'eau et le bateau coula à pic par trois mètres de fond. 
Immédiatement, nous avons assemblé une traîne  munies de crochets pour, à l'aide d'un pédalo loué, essayer de remonter le bateau en "draguant" la zone de son naufrage supposée mais en vain pendant plusieurs heures.
Le lendemain, Dominique, un ancien sportif de haut niveau en triathlon (natation, course cycliste, course à pied) a exploré en plongeant, à son tour, cette zone sans succès, la visibilité étant très mauvaise. 


Première plongée vaine


La deuxième tentative, ce matin, fut la bonne. Dominique va toujours au bout des défis, après de longues recherches avec une visibilité à 30 cm, il a pu localiser l'épave en la touchant sans la voir et la renflouer au plus grand soulagement de son propriétaire qui sautait de joie sur la berge n'y croyant plus au bout de plusieurs jours de recherches infructueuses.
Francis n'a hélas pas photographié l'accolade de Jean-Marc et de Dominique : dommage car l'émotion était réelle.

Reste à démonter toute l'électronique pour la faire sécher et la tester. Si elle fonctionne encore, malgré une semaine au fond de l'eau, ce sera le moindre mal de cette mésaventure qui nous appelle à un choix plus minutieux des autocollants fermant le pont de nos bateaux. 
Le club va sans doute investir dans un rouleau de qualité pour préserver les coques de ces naufrages.
Un Grand Merci à Dominique Bouju ; son obstination de sportif a payé comme toujours... 


Jean-Marc est "aux anges", selon sa propre expression. Son JF Sage est actuellement un des  meilleurs bateaux du club. Mais attention, il y a une belle flotte derrière qui frôle de plus en plus le beau postérieur de ce superbe JF Sage... Rendez-vous donc aux prochaines pages que nous tournerons avec plaisir dans notre club. 
                                                                                                                    Jean Louis Richard : 18 août 2016

Reportage photographique de Francis Gruel :


Dominique se met à l'eau
et nage vers la zone du naufrage supposée
Les recherches sont longues avec seulement 50 cm de visibilité.
Dominique a enfin repéré le bateau.
Hourra ! La girouette est encore là !
Remise du JF Sage à Jean-Marc
Victoire du sportif du club :  Bravo et un grand Merci !
Note du 19 août : Aux dernières nouvelles l'électronique du JF Sage après sept jours d'immersion fonctionne à l'exception du servo barre. Cette information est importante car elle montre que la technologie électronique a considérablement évoluée depuis cinq ans.


8) La Vidéo qu'il faut voir :
(réalisée par Jean-François Bressy)





9) UN RENFLOUAGE EXCEPTIONNEL

Un événement hors du commun pour la VRC de Montville :
Le 30 décembre 2015, le RG65 de Jean-Louis enfournant dans un violent  tourbillon de survente, a coulé à pic en trente secondes. Un auto-collant du pont assurant l'étanchéité s'est décollé sous la pression. Ce fut une image impressionnante et heureusement très rare d'un authentique naufrage par trois mètres de fond. 

Mardi 19 janvier 2016, les plongeurs de la Gendarmerie Nationale, faisant un exercice, ont accepté de renflouer ce bateau malgré des conditions climatiques pour le moins désagréables à 5° pour des plongeurs même super équipés.
Gendarmes récupérant le "Jargon Ji"
Photos du lieutenant Sébastien Tessier, commandant de la brigade de Montville.
Jean Louis, soulagé,  a pu récupérer sa coque et son gréement qui n'ont pas souffert du naufrage, même en ayant passé 21 jours immergés : c'est vraiment solide un voilier radiocommandé !
Mais quand est-il de l'électronique ? 
Après un bon séchage, le récepteur et le sevo-barre fonctionnent, les batteries lipo, le régulateur et le servo à bras sont hors d'usage et doivent être remplacés ; c'est un moindre mal. Mais entre-nous, le servo des écoutes devrait être étanche. 

Les plongeurs ont aussi remonté les coques de deux vedettes rapides et d'un petit voilier coulés depuis fort longtemps et dont les coques sont hors d'usage et irrécupérables. Ce fut donc une opération exceptionnelle d'une heure menée à bien. 

En ces moments difficiles, avec les "métastases de la haine et les attentats", les français prennent toute la mesure de la place de la Gendarmerie dans notre société, cet exercice de récupération d'un bateau radiocommandé est un exemple qui peut paraître futile mais qui démontre tout simplement  son dévouement et de son efficacité au service des citoyens.

Le club Mini-Flotte 76710, et Jean Louis tout particulièrement, adressent tous leurs remerciements à ces hommes au service des autres.
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19 janvier 2016





 10) Mais au fait !
Comment «marche» ton voilier ?
«Maman, les p'tits bateaux
Qui vont sur l'eau
Ont-ils des jambes ?
Mais Oui, mon gros bêta
S'ils n'en n'avaient pas
Ils ne march'raient pas.»

Pour te répondre, il y a autrefois et aujourd'hui :

  1. Autrefois les voiliers ne pouvaient pas avancer contre le vent ; ils devaient se laisser pousser par le vent comme le grec Ulysse sur la Méditerranée qui mit 20 ans pour retrouver «Ithaque», l'Île dont il était roi. Les marins étaient alors obligés d'utiliser des avirons comme les célèbres vikings pour remonter contre le vent et contre les courants.
  1. Aujourd'hui, les voiliers, aux coques inspirées des poissons les plus rapides, peuvent «remonter» contre le vent et aller où leur équipage le souhaite. Plus besoin d'aviron ! Cette révolution fut possible à cause de 3 inventions géniales :
  • La quille que les Égyptiens avaient mise sous la coque de leur navire 500 avant notre ère : elle permet de contrôler la dérive du bateau latéralement.Autrefois, elle était en bois' étirée sur toute la longueur de la coque. Aujourd'hui, elle est profonde, étroite et porte un lest. Elle a deux fonctions : l'anti-chavirage et l'anti-dérive.
  • La voile triangulaire latine et le foc, inventés par les Arabes au XIIIème siècle : elle permet de remonter contre le vent. Fixée à une bôme qui peut pivoter autour du mât, elle agit comme une aile d'avion.
  • Le gouvernail inventé dans les pays nordiques et en Perse au XIIIème siècle : il permet au voilier de tenir un cap.
Il fut désormais possible de naviguer en Haute-mer et d'explorer le monde. Christophe Colomb put découvrir l'Amérique au XVème siècle grâce à la Caravelle, un trois-mats à voiles latines révolutionnaire pour l'époque.

Peu à peu les gréements et les voiles se sont perfectionnés pour aboutir, par exemple à la goélette du XIXème siècle, voilier extrêmement rapide et maniable.

Effectivement, les grands voiliers aux coques élancées, aux gréements complexes aux voiles différenciées, ont sillonnés toutes les mers du globe en maîtrisant leur cap, le réglage de leurs voiles et donc leurs allures allant là où leur capitaine avait décidé.
Remplacés par les navires à moteurs au siècle dernier, ils pourraient revenir d'actualité au XXIème siècle avec toutes les avancées technologiques et le souci des économies d'énergies. La navigation à voile n'appartient donc pas au passé.

Le Français Eric TABARLY a fait évoluer la voile d'une façon extraordinaire et tous les «voileux» actuels sont ses héritiers.

Comme tu peux le deviner, c'est donc d'intéressantes traditions historiques et technologiques dont tu profites quand tu navigues avec ton voilier radiocommandé.
Au XIXème et XXème siècles, comme ce trois mâts, les bateaux furent motorisés avec une hélice.
Ce voilier , le « Challenger » long de 61 mètre accomplit en 1872, la première exploration océanographique avec à son bord des chercheurs, des chimistes et des biologistes. Sa cheminée montre qu'il possède un moteur.

Bien Heureux es-tu avec ton voilier Radiocommandé.
Tu as la chance d'aller où tu veux, de choisir un cap, un parcours, d'adopter une tactique et tout ça grâce au gréement, aux voiles, à la coque, à la quille et au gouvernail de ton bateau.
Si tu retirais un de ces éléments, ta navigation ne serait plus possible et ton bateau serait désemparé, ballotté sur l'eau au gré du vent comme les premiers radeaux des hommes préhistoriques.
Pour que tu vogues avec ton voilier radiocommandé sur un plan d'eau comme celui de Montville, il a fallu 2000 ans d'aventures, de naufrages et d'inventions et de marins courageux et surtout curieux de découvrir ce qu'il y avait derrière l'horizon.

Tu es un Skipper, et aujourd'hui tu dois donc faire un petit effort pour comprendre comment avance ton voilier car sans cette longue tradition de la voile avec ses inventions, ses architectes navals et ses marins, tu ne pourrais pas régater, élaborer une tactique et donc assouvir une part de tes rêves. 


11) La Mésaventure de « 2vents » 




Le Macoui

Par temps calme, Laurent DELESTRE, venant d'acquérir le Dragon Force de Robert « La Belle Hélène » qu'il a appelé « 2vents », n'a pas résisté à l'envie de se joindre à Jean-Marc, Fabien et José pour deux heures de navigation sans problème. Cependant, à l'occasion de petits réglages entre deux courses, il constate qu'il y a un peu d'eau dans la coque, mais rien d'alarmant. L'entraînement reprend de plus belle. Laurent réussit à suivre la flotte puis, vire la bouée de vent arrière sans problème, mais une violente rafale fait enfourner son bateau. Il choque au maximum les écoutes et le bateau se redresse mais se traîne ensuite comme si un sac de plastique s'était pris dans la quille. Comme il le peut, Laurent prend immédiatement le cap de la berge mais le bateau est de moins en moins dans ses lignes ne flottant plus normalement. L'interpellation des occupants d'un pédalo permet de récupérer le bateau avant qu'il ne sombre corps et biens à deux mètres de la berge.
La coque était aux trois quarts remplie d'eau et il est constaté une petite fissure sous la protection du joint en caoutchouc

Moralité de cette mésaventure : il faut toujours écouter les vieux loups de mer !
Robert avait averti Laurent que changer le nom de baptême d'un voilier sans cérémonie, comme le veut la tradition, lui porterait malheur ! (LOL)
Oui, sur le coup, Laurent en avait souri... S'agit-il d'une superstition de marin, d'un coup du sort, ou de la vengeance de Neptune ?

Bref ! Cette mésaventure aurait pu être très fâcheuse et certains marins diront qu'il faut respecter les usages de la tradition maritime.
Avant de modifier le nom de baptême d’un bateau, il faut « tuer le macoui ».

Cela nécessite toute une procédure.
Le Macoui est le nom du serpent qui est dans le sillage du bateau, dès son baptême.
Si l’on donne un nouveau nom au bateau, il y aura un 2ème macoui qui voudra se battre avec le premier, et entraîner le bateau à « sa perte ».
Laurent devrait y réfléchir.


Le bateau mis en cale sèche, la petite réparation de sa coque sera faîte, et bientôt "2Vents" repartira à la conquête de la flotte montvillaise. Laurent, en méditant les paroles des vieux loups de mers, ces vieux briscards qui perpétuent les traditions, aura appris un peu des usages maritimes. 



Neptume pourrait bien se venger si on ne le respecte pas !






12 ) Quelques Cartes postales (de H Gervèse) 







Henri Gervèse, alias Charles Millot, né en 1880,  était un officier de marine. Il croqua avec humour des tranches de vie des marins de l'amiral jusqu'au petit mousse. Ses aquarelles devinrent célèbres en devenant des cartes postales.
Il devient ainsi "peintre de la Marine" en 1921. 


13) LES BATEAUX EN BOUTEILLES

DOMINIQUE BOUJU



 Que deviennent, et que font nos « voileux » pendant cette période hivernale?

(Reportage Robert PAUL) 
23 décembre 2016

À part quelques « mordus » de la voile RC, les jours où la météo est suffisamment clémente, bien « couverts » de vêtements chauds, de gants, et bien entendu avec toute la bonne humeur qu’on leur connaît, des skippers, « le noyau dur du club » viennent faire naviguer.
Que font les autres ?
D’ordinaire, à la belle saison, pratiquement plusieurs jours par semaine, c’est souvent plus d’une douzaine de bateaux qui tracent leur sillage à la surface de l’eau. Mais à cette période, beaucoup, restent à la maison, au chaud, en famille, à améliorer leur logis ou à bricoler.
Visualisons, les résultats obtenus par certains « bricoleurs » !
Pour la plupart, leur attachement au monde « nautique » n’hiberne pas… bien au contraire !
Leurs rêves, éclairés par une petite flamme qui illumine leur cœur d’enfant et de navigateur tout l’été, ne se met pas à vaciller à l’arrivée de la « mauvaise saison », mais reste flamboyante pour de belles réalisations que nous allons découvrir maintenant.
Notre ami Dominique que tout le monde appelle "Dom le marin", excellent skipper, et non moins très bon maquettiste de bateaux navigants, atteint du virus de la « constructionnite » qui l’a frappée de plein fouet lorsqu’il avait une douzaine d’années, se lança, comme le faisaient jadis les "Terneuvas et les gardiens de phare" dans la réalisation de « bateaux en bouteille ».
(Je ne pense pas, qu’il ait vidé toutes les bouteilles qui lui ont été nécessaires, sinon, attention les dégâts !)
Ce ne doit effectivement pas être le cas ! Ces réalisations demandent beaucoup d’adresse, de patience, de goût et de doigté, et il ne faut pas trembler et à ce que l’on constate au final, c’est qu’il s’en « tire » à merveille, réalisant de superbes micro-maquettes, dignes d’être classées « œuvres d’art »


Visualisons, les résultats obtenus :

Dominique Bouju
Bravo Dominique !
.

C'est l'histoire d'un bateau de travail, d'un cotre langoustier de Camarêt qui naviguait dans les années 1920. Une réplique, dans le cadre de la conservation du patrimoine maritime Français qui a été construite en 1986, fait dorénavant partie de la flotte des « Vieux gréements » (Ce bateau navigue au large de Peros-Guirec)



La maquette est d'abord fabriquée sur un "chantier" (l'établi de Dominique)

Préparation de l'ampoule (Sous le l'auto collant le nom de l'auteur, la date de la réalisation

mise en place progressive du gréement et des voiles

mise en place du "flèche"


Chaque élément du gréement est relié en préparation avant la mise en place dans l'ampoule

L'ensemble du bateau est pratiquement fini



L'ensemble des fils de redressement de la maquette sont en place.


Tous les éléments sont en place ( personnages, feux de navigation, ancre, drapeaux)


Préparation de la mer
Préparation des rochers et des mouettes


Le bateau replié est glissé à l'intérieur de l'ampoule : c'est un moment très délicat car il ne faut qu'aucun élément du gréement ne se colle au mastic qui n'est pas encore sec.


Mise en place de l'ensemble avec le collage de la coque sur le mastic


OUF ! Opération réussie !


Collage des éléments à l'intérieur de l'ampoule avant de couper les fils


Les fils sont enfin coupés, Aménagement final avec la balise cardinal, le rocher avec les mouettes, les roofs et les marins.












Cette création a demandé 350 heures de travail.

FIN
de l’histoire du petit bateau qui voulait se mettre à l’abri des tempêtes
Il s’appelait : Saint Guirec

(Vous aurez peut-être la chance de le rencontrer navigant sur les côtes Française, à l’occasion d’un rassemblement de « Vieux Gréements.)
Alors, saluez-le de ma part. Merci !
Le vieux loup de mer : Robert Paul
.


14) ET QUE FAIT DONC FRANCIS GRUEL QUAND IL N'EST PAS SUR LE PLAN D'EAU ?


Je vous le donne en mille !
"Y'a pas photo !" est son surnom... Et pour cause, c'est un passionné de la photo...

 Francis
(photo de Jean-François Bressy)

Nous, les skippers, nous ne sommes vraiment pas des spécialistes et ignorons tout des lois du cadrage, de la lumière, des objectifs... et que sais-je encore ? 

Pourtant, si nous écoutions Francis alors que nous nous concentrons sur notre voilier, notre stratégie, notre tactique, si nous écoutions un peu son jargon ... nous pourrions nous targuer d'un connaître un rayon... Mais nous sommes des ingrats ! Nous ce que nous voulons ce sont ses photos, ses vidéos pour illustrer nos reportages sur la VRC... Son gentil babillage nous conforte dans la certitude de notre ignorance : la technique photographique n'est pas notre truc !
Sacré Francis ! Nous t'aimons pourtant bien et heureusement que tu es là ! 
Tes photos, postées sur notre site,  sont appréciées par nos lecteurs : "Y'a pas photos" est devenu depuis mars 2015, un photographe reconnu en France et plusieurs pays... Mini-Flotte 76710, par ce petit reportage veut aujourd'hui tout simplement lui dire merci... Francis sait voir ce que nous ne savons pas regarder.

A travers son objectif, un papillon et une libellule se posant sur une fleur, un aigle saisit en plein vol, un angle étonnant de la Tour Eiffel, des spectacles populaires, une cascade exceptionnelle d'un cheval passant à travers un rideau de papier... nous émeuvent tout simplement; car nous percevons une âme sensible s'exprimant par des prises de vues... Notre site doit beaucoup à notre ami Francis; il est notre photographe reporteur qui nous permet de vous "causer" de la Voile Radiocommandée. Sans Francis de quoi donc pourrions nous vous rendre compte ? On ne peut pas régater et prendre une vidéo ou une photo ! Francis choisit : merci à lui...                                Le 9 janvier 2017 : Jean Louis Richard


Une Petite Série de Photos prises aux 24 h mononautiques de ROUEN

 Francis a réussi à cadrer cet événement en sept secondes... 

1. En pleine vitesse...

2. le hors bord enfourne brutalement complètement,

3. rebondit violemment en arrière,

4. rempli d'eau, il commence commence à couler,

 5. son pilote anxieux regarde si les autres concurrents vont pouvoir éviter une collision.

Une Autre série de photos :
Château de Chambord

Aigle Bleu Royal (2 m d'envergure) Parc de Bauval

Libellule

Parc de France miniature : attraction

Cocarde sur un arbre à papillons (Plan d'eau de Montville)

Recherche d'une victime


Plongée prise de la Tour Eiffel


Holiday on Ice : "Mystery" au Zenith de Rouen en 2007

Parc de Clères




Armada de Rouen : 2008



15) ROBERT PAUL SE RACONTE :


Robert Paul , FRA 308


Hélène Paul est décédée en février 2016. Robert pour lui rendre hommage décida de baptiser don Dragon Force "La Belle Hélène".

 ROBERT PAUL RACONTE ... SE RACONTE ...

Il aime et sait surtout parler de lui et a la plume facile : jugez plutôt...

16) Son service Militaire dans la Royale, 1965/66 :

Épisode de l’avarie de sonar de l’Étourdi, P 637.



Les mécanos : une partie de l'équipage de l'Etoudi à la "cafet"
Robert Paul est le troisième à partir de la gauche.


C’était pour faire un exercice, à plusieurs bateaux, à la recherche de sous-marins, une des missions pour laquelle l’Étourdi, était conçu.


L'Etourdi à son poste d'amarrage


La zone de recherche, se trouvait comme pour la dernière mission, entre la pointe de Penmarch, et le port de Lorient.

Comme la dernière fois aussi, la mer était un peu agitée, mais heureusement, moins que lors de notre précédente sortie.



Les « détecteurs ASM », ( détecteurs armes sous-marines ), étaient à leur poste d’écoute, au « sonar », et essayaient de localiser la présence des sous-marins. ( les oreilles du bateau ).

Nous avons navigué en quadrillant cette zone toute la journée sans jamais trouver le moindre écho, signalant la présence d’un bateau « ennemi », mais, que néni, rien !


À la fin de l’exercice, nous vîmes enfin un sous-marin faire surface tout près de nous.
Pour le coup, les « oreilles » avaient dues être bouchées, car à aucun moment, les détecteurs n’avaient pu localiser le submersible, et pourtant il était bien là. 





Des vrais nuls les marins de l’Étourdi !
Une partie de l'équipage sur le pont du milieu




Je crois que si nous avions été en guerre, le sous-marin nous aurait balancé une ou plusieurs torpilles, nous aurait coulés, et on n’aurait rien vu. Touché, coulé, comme à la bataille navale !

Il n’y avait plus maintenant, qu’à remonter le sonar pour le retour. Cette opération se révèlera impossible, le mât du sonar était coincé et ne pouvait plus rentrer dans son logement.

( Le nom du Sonar, vient de l’acronyme anglais, sond navigation and ranging. Appareil utilisant le principe de propagation du son dans l’eau, pour localiser des objets métalliques immergés. Pour la pêche, repérer les bancs de poissons, mais pouvant également indiquer la profondeur de l’eau, soit : la distance entre la coque et le fond marin. Sur l’Étourdi, le dôme immergé contenant l’appareil, était fixé au bout d’un tube profilé coulissant dans un puits situé au 1/3 de la longueur de la quille du bateau, dans sa partie avant, et descendant à environ 3 mètres sous sa coque.)

Au tout début de l’exercice, les « veilleurs » à la passerelle, avaient signalé au chef de quart, des objets flottants, sur la route empruntée par l’Étourdi. Après identification, comme l’on dit en terme militaire, il s’agissait de « bastaings » ou de « madriers », flottant à la dérive, perdus, et tombés à la mer, du chargement d’un cargo transporteur de bois.



Factionnaire à la coupée.

Bobosse raconte : « C’était Sylvestre qui était de quart de veille à la passerelle.

Ce gentil garçon avait un petit handicap, il bé…é…bé…é…béé…gaillait. Quand il a vu l’objet flottant, il a prévenu tout de suite, mais co…co…o…om, il bégaillait, il le signala en disant a…a…tention, i…i…il y…y a, un… un…ba…a…ba…a…staing, de…droit de… de…devant. » 

Le temps qu’il avait mis à prévenir le chef de quart à la passerelle, l’Étourdi continuant sa route, passa droit sur le bastaing qui passa sous la quille.



( Bastaing, pièce de bois, généralement du pin ou du sapin, servant dans le bâtiment pour les charpentes, de 63 x 175 mm., long de 4 à 6 mètres. Le madrier 75 x 225 mm., en sapin également d’une longueur de 4 à 6 mètres. )



Comme on ne pouvait plus remonter le sonar, le tube avait très probablement été tordu en percutant un de ces bastaings occasionnant une « voie d’eau » que les « sécuritards » ont rapidement pompé. Et évidemment, le sonar ne pouvait plus être opérationnel.



Rentrés à Brest, un plongeur de la Marine, viendra inspecter la coque, et confirmera notre diagnostic.



Le tube était effectivement tordu.



Cela nous imposera une nouvelle mise au sec pour réparation, et changer ce tube accidenté.



C’est pour cela, et voilà l’explication, de notre mauvaise performance à la détection des sous-marins pendant l’exercice.



Ce n’était pas de la faute du détecteur, mais parce que le matériel n’était pas en état de fonctionner normalement, donc : il était excusé !


Je passe sur la mise en cale sèche, en ayant déjà détaillé le processus. 


Réparation du sonar


L’Étourdi mis au sec, on vit le tube du sonar tordu. Au lieu d’être vertical, il était à l’horizontale, par le travers tribord, comme une nageoire de poisson.

Quelques jours plus tard, le sonar étant remis en état.

L’Étourdi retrouvera son élément, et retournera à son poste d’amarrage « en Penfeld ».




      17 : ⚓ Le vocabulaire féminin dans la Marine 

Un sujet « tabou » à faire bondir nombre de « puritains », les adhérents du club Mini-Flotte 76710, ainsi que nos fidèles lecteurs.

Mais, Robert Paul, notre vieux loup de mer, est un fieffé coquin, l’humoriste de notre club, en restant fidèle aux pratiques et traditions maritimes.

"Les femmes ont depuis des siècles, été bannies du milieu marin en général, où que ce soit : à la pêche, au commerce, ou sur les bâtiments des marines de guerre de toutes les nations.

Dicton : Une femme embarquée, zizanie, discorde, et bagarres à bord assurées.

Tous ces navigateurs, étaient en fait de « sacrés machos », mais malgré leur aspect bourru, et leur comportements, ils cachaient (il ne fallait surtout pas le dire aux autres marins, au risque de passer pour une « mauviette »), des grands sentimentaux.

En voilà une preuve irréfutable !

Depuis la nuit des temps ces navigateurs, comme Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, (Le bourgeois gentilhomme de Molière), nos marins appliquaient déjà dans leur vocabulaire, « la parité Hommes-Femmes », en appelant entre-autres, leur environnement et leurs embarcations, alternativement de noms :

MASCULINS et FÉMININS.

Un mouillage, une ancre
Un lit une couchette ou une bannette
Un bout une aussière
Un cartahu une touline
Un réa ………………………………… une poulie
Un youyou, une annexe
Un canot, une prame
Un doris une plate
Un canoë une pirogue
Un navire de guerre ...…………….. une unité
Un destroyer une frégate
Un vaisseau, une corvette
Un patrouilleur une canonnière
Un rafiot une embarcation
Un bateau, ………………………….. une nef
Un sampan, une jonque
Un boutre, une felouque
Un kitesurf une planche à voile
Un brick une goélette
Un yacht …………………………. une vedette
Un sinagot une bisquine
Un dhoni ① une pinasse
Un pointu une barquette
Un harenguier une baleinière
Un kayak …………………………… une gondole
Un esquif une périssoire
Un lougre une caraque
Un galion, une caravelle
Un chaland, une péniche
Un drakkar, ……………………….. une galère
Un zaroug ou zarouk ② une tartane 
Un cotre une vaquelotte 
Un yawl une yole
Un picoteux une traînière 
Un dinghy ………………………….. une barcasse ou barquasse 
Un chaland une allège
Un coureau, une gabarre ou gabare
Un blin  une barge
Un trois-mâts, une flute
Un dragueur (de mines) ...………… une drague (Marie-Salope)
Un fileyeur une filadière 
Un flobart ou flobard une galiote
Un prao  une chatte 
Un paquebot une patache
Un bautier de Barfleur …………… une chaloupe
Un gulet (goélette turque) une gourabe de Bombay (Inde)

Etc……etc…..

Plus quelques dénominations d’embarcations asexuées :

Une ou un caïque (origine turque),
Une galupe ou galup, ou un galupat (barque gasconne) etc.

① Dhoni : bateau originaire des Maldives.
② Zaroug : bateau pirate originaire du Yémen.
③ Tartane : voilier méditerranéen.
④ Vaquelotte aussi appelée canot de Barfleur.
⑤ Traînière : barque de pêche du Pays Basque.
⑥ Barcasse : bateau de service portuaire.
⑦ Blin : chaland utilisé dans les marais de Brière, (44), Loire Atlantique.
⑧ Filadière : barque originaire de l’estuaire de la Gironde (33) Gironde.
⑨ Prao : pirogue à un seul balancier pouvant naviguer dans les deux sens sans virer de bord.
⑩ Chatte : bateau mythique de la baie de Bourgneuf (29) Finistère.

Et ce n’est pas tout : je continue….

Un mât une mâture
Un espar une vergue
Un pavillon une flamme
Un fanal une lanterne ou une lampe
Le foc ………………………… la trinquette
Un pataras une bastaque
Les cargues les garcettes (petits cordages pour réduire la voilure, prendre des ris)
Un étai une balancine
Un halebas une écoute
Le gui ……………………….. la bôme
Un phare une balise
Un môle une jetée
Un quai une digue
Un havre une baie ou une crique
Un port ………………………. une escale
Un récif une île
Un cap une direction
Un atterrissage une arrivée au port
Un chenal une passe
Le flot ………………………… la marée montante
Le jusant la marée descendante
L’estran la grève
Un sondeur une sonde (plomb pour la mesure manuel d’une hauteur d’eau)
Un coup de « tabac » une « branlée »
Un sas ……………………….. une écluse
Un croc une gaffe
Un aviron une rame
Un flotteur une bouée
Un casier une nase
Le poisson ………………….. une pêche
Le vent la brise
Un grain une dépression
Un gouvernail une timonerie
Le poste de pilotage la passerelle
Le château ………………….. la dunette
Le tuyau d’échappement la cheminée
Le ou les moteurs la machine
Le fret la cargaison
Le bac aux eaux usées la cuve à eau douce
Un panneau de pont ……….. une écoutille
Le passavant la coursive
Le tableau arrière (la poupe) une étrave ou la proue
Le pont la cale

Et pour finir glorieusement……..

Un « bâchis » (bonnet marin) une casquette
Un « ciré » une vareuse

Alors !

Après cette longue liste, croyez-vous toujours que nos « marins » sont des « gros machos », en êtes-vous convaincus ?

Personnellement, je ne le crois pas !

Ce sont en réalité « des gros nounours », qui veulent nous faire croire qu’ils sont « méchants », et en définitive, c’est seulement une « façade » qu’ils exposent, pour soigner leur « égo » et paraître « viril », et lorsqu’ils se regardent dans une glace, pouvoir affirmer, à leur entourage, qu’ils ressemblent à des Hommes dignes de ce nom, des « Marins ».

(Robert Paul)

Nota : Vous pourrez, si cet article vous a plu et amusé, et si dans cette liste il existe des bateaux que vous ne connaissez pas, consultez « sur Google » les descriptions détaillées de toutes ces embarcations. Cette liste ne représentant qu’une infime partie des navires existants, ou ayant existé.





18) ≈ HYMNE AUX MARINS ≈


Hommes fiers qui aiment la mer, qui sera tout au long de leur vie, leur maîtresse et qui, leur servira peut–être de linceul...

Des Hommes qui savent se battre et affronter les éléments même déchaînés, mais aussi les respecter en apprenant au contact de ceux-ci, les limites à ne pas dépasser, sous peine d’être submergés par leur puissance.

Hommes capables de se fixer un but et d’y parvenir, parfois par des chemins détournés, mais, toujours honnêtes : par exemple lorsque le vent est contraire et que le courant vient de face.

Hommes patients qui savent attendre le bon moment de la renverse du courant pour passer dans le chenal : chemin obligatoire pour le navigateur, que la nature a conçu, ou que l’homme a tracé pour rentrer au port.

Hommes qui respectent les règles de navigation et le balisage, sous peine d’échouer leur navire et d’y laisser leur vie.

Hommes un peu solitaires, qui rêvent avec la mer, leur amie et parfois leur ennemie.

Hommes d’une pièce, qui semblent parfois bourrus, mais, courageux et prêts à porter secours et tendre la main à quelque inconnu en détresse : en définitive des Hommes humbles, bons, et fiers :

des « MARINS »

Robert PAUL (Juin 2003)
(Petite explication de la construction du texte)

Le mot « Hommes » est répété 7 fois à chaque début de phrase :
C’est pour donner du rythme à cet écrit et une sonorité semblable au bruit du ressac, que font les vagues en venant « s’éclater » sur le rivage ou sur « la roche ». 
Et ce : 7 fois, par ce que le rythme des vagues est généralement égal à 7.
La 7ème vague sera plus forte que toutes les autres.
Enfin, (Hommes humbles, bons et fiers), est la musique de la dernière vague qui vient « mourir » sur la grève.
Des Marins :

pour terminer, c’est le résumé du portrait du « Marin » tel que je le conçois.


19) Chant des voileux de Montville

( sur l’air de : C’est nous les gars de la Marine )


C’est nous les voileux de Montville
Quand on est sur les plans d’eau,
On fait gagner nos bateaux.
Et si, la brise nous chagrine,
On se console à la bibine.

( Reprise )

C’est nous les voileux de Montville
Nos voiliers sont, les meilleurs.
Il se le dit partout d’ailleurs.
En Normandie, de, Montville à Barfleur,
Aucun voileux ne nous fait peur.
Quand la météo n’est pas bonne,
Et si au club l’ambiance est bonne.
Le secret on vous le donne,
C’est qu’on marche au jus de pommes,
Oui, au jus de pommes !

Pour Montville, Hip ! Hip ! Hip ! Hourra !
Tous les voileux, on les battra.


( Robert le vieux loup-de-mer )





20) L’école de voile « Valentin »
(1ère année) (Création 1963)


C’est avec l’aide matérielle de mon père, que je crée une école de voile au Croisic sur la plage Valentin de Batz-sur-Mer qui s’appellera « École de Voile Valentin ».
(Qui existe toujours, et qui fonctionne très bien, depuis plus de 50 ans.)
À la plage Valentin de Batz-sur-Mer, située sur la côte entre Le Croisic et Batz-sur-Mer, s’étendait une très jolie plage de sable qui pouvait faire un site intéressant, pour créer une base d’école de voile de dériveurs.

Une cabane en planches d’environ 10 mètres sur 4 avait été construite sur une dalle en béton par mon père et les membres du club de plongée du Croisic sur le sommet de la dune surplombant la plage.
Les plongeurs, après réflexion, s’étaient rendu compte que cette base était difficilement utilisable pour eux, car la mer n’y était pas toujours très claire, et lorsque le vent avait soufflé du sud, le brassage des vagues soulevait par trop le sable, rendant la visibilité sous-marine insuffisante pour la pratique de la plongée pendant plusieurs jours.
Je suis donc allé voir cet emplacement, en m’interrogeant s’il était possible d’y créer une école de voile. Ce jour-là, la mer était assez forte, et de gros « rouleaux » venaient s’éclater sur la grève.
J’y suis revenu à marée basse et vis également que la plage était assez creuse dans sa partie haute.
Cette plage était peu utilisée par les vacanciers, car elle avait la réputation d’être dangereuse.
Ces photos en cadrage adapté au site sont de J. Marquet (2011)
 En fait, c’était à cause de sa situation, qu’elle n’était pas très fréquentée, se trouvant éloignée du Croisic et de Batz-sur mer, et loin des commerces de part et d’autre.
Seules quelques villas avaient été construites dans les années vingt et après-guerre
Nous étions en hiver et les conditions météorologiques n’étaient pas des meilleures. Cependant, cette plage me plaisait bien et j’ai tout de suite pensé qu’elle serait, vu les difficultés qu’elle engendrait, une excellente zone d’apprentissage pour former de bons marins.
Une petite intervention était néanmoins nécessaire pour que ce plan d’eau soit sécurisé.
À la marée basse d’une grande marée, je suis allé sceller un anneau sur une roche dangereuse, pour y accrocher une bouée, signalant le « danger » et ainsi éviter, à marée haute, que les dériveurs ne l’accroche avec leur dérive, ou ne vienne se « planter » dessus.
Le plan d’eau de l’écolage était donc délimité maintenant, par cette nouvelle bouée, et plus au large, limite ultime, par la bouée de danger « cardinale » des phares et balises, « Basse-Love ».
Les débuts seront assez difficiles, j’étais responsable du centre, aidé pour cela par un autre moniteur. La flotte se composait d’une Caravelle plastique à moteur servant de « Sécu », d’une deuxième à voile pour le « dégrossissage » des élèves et de 4 Moths type Nantais en polyester. L’école fonctionnait 8 heures par jour, sauf les dimanches. Pour les élèves, les stages duraient 2 semaines en externat à raison de 2 heures par jour. Le passage en 2ème semaine pour les élèves en Moth était assez périlleux, mais avait l’avantage de faire progresser très vite les élèves.


L’organisation des cours était fondée sur les principes appliqués à l’école de voile des Glénan, soit : porté de bateaux collectif, suivi d’un départ de plage, d’une navigation, en solo pour la Caravelle, et en ligne de fille derrière la sécu pour les Moths, puis, retour à la plage (atterrissage), et cours théoriques au retour à la « cabane ». Les élèves avaient la possibilité de rester toute la journée, s’ils le désiraient à accompagner le « mono de sécu » sur la plage, qui leurs faisait réviser le « matelotage », ou pour intervenir en cas de dessalage, et par là même, acquérir un complément de formation sans augmentation de prix du stage.

L’école était évidemment affiliée à la FFYV *, dépendante statutairement du Club de Croisière du Croisic. *(Fédération Française de Yachting à Voile.)
Les tarifs appliqués, étaient ceux pratiqués par les écoles de voile agréées par la jeunesse et les sports, c’est-à-dire abordables pour beaucoup
(L’école sera homologuée l’année suivante.)
Pour cette 1ère année de fonctionnement, nous avons eu environ cinquante élèves pour la plupart repartis avec leur certificat de « barreur » (signé pour le « fun » par Jacques-Yves LETOUMELIN, « Parrain de l’école ». et président honoraire du CCC (Club de Croisière Croisicais)). Les élèves les moins réceptifs se voyaient offrir un stage supplémentaire, (bien sûr gratuitement), afin de repartir avec un niveau acceptable.

👮 J’aime la voile et la mer,
et mon ambition était de faire partager cet amour,

et d’en faire profiter un maximum de personnes



21) A bord du Roamer, Sanoma Creek. 
 Le 15 avril 1911 
parJack London)



NAVIGUER

On ne devient pas marin, on naît marin. Et par marin, j’entends non ce personnage banal, purement utilitaire et sans avenir que l’on trouve de nos jours à bord des grands navires, mais l’homme capable de conduire et de dompter à la surface des flots un mélange compliqué de bois, de fer, de cordages et de toile.
À l’exception des commandants et des officiers de gros bâtiments, seul le marin qui manœuvre un petit voilier est digne de ce nom.
Il sait, il doit savoir ce qu’il faut faire pour que le vent emmène son bateau d’un point donné à un autre.
Il doit connaître les marées, les courants, les remous, les balisages des barres et des hauts fonds et les signaux utilisés de jour comme de nuit. Il doit se montrer prudent dans l’analyse de la météo et surtout savoir apprécier les qualités intrinsèques de son bateau qui le rend différent de tous les esquifs jamais construits et gréés.
Si l’homme est un marin-né et a été élevé à l’école de la mer, jamais plus au cours de sa vie il ne pourra s’en éloigner. Le sel imprègne ses os comme ses narines et il entendra l’appel de la mer jusqu’à ses derniers jours.
Ces dernières années, j’ai suivi des chemins plus aisés pour gagner ma vie. J’ai abandonné à jamais les postes d’équipage, mais toujours je retourne à la mer.
En ce qui me concerne, c’est la baie de San-Francisco qui me semble être l’étendue d’eau la plus magnifique et aussi la plus coriace pour naviguer sur un petit voilier.
Je suis né il y a si longtemps que j’ai grandi avant l’époque des moteurs à essence. Je suis donc de la vielle école. Je préfère le voilier au bateau à moteur et je pense qu’il est plus subtil, plus difficile et plus hardi de naviguer à la voile. Les moteurs à essence sont maintenant au point et même si l’on ne peut affirmer qu’un idiot est capable de s’en servir, on peut dire que presque n’importe qui peut le faire.
Ce n’est pas le cas pour un voilier. Il y faut plus d’habileté, d’intelligence et un long entraînement.
Et puis, marin un jour, marin toujours. Le goût du sel jamais ne s’évente.
Le marin ne vit jamais assez vieux pour n’avoir plus envie d’aller affronter une fois encore le vent et les vagues. Je le sais par expérience. Moi qui suis devenu paysan et vis éloigné de la mer, je ne peux pas rester longtemps loin d’elle.
Au bout de quelques mois sans elle, je ne tiens plus en place. Je me prends à rêver tout éveillé aux incidents de la dernière croisière, à me demander si les bars rayés arrivent sur les creux de Wingo ou à lire avidement les journaux pour avoir des nouvelles des premiers vols de canards. Et tout à coup, les valises s’emplissent, on passe en revue les vêtements de mer et nous voilà partis pour Vallejo où le petit Roamer est ancré et nous attend. Il attend, toujours que le youyou nous conduise à bord, le fourneau s’allume dans la cambuse, que les rabans soient détachés et la grand-voile déferlée et hissée. Il attend le tac tac tac des garcettes de ris sur la toile.
Il attend qu’on ramène la chaîne, qu’on hisse l’ancre et que la barre s’anime tandis que le vent gonfle ses voiles et qu’il s’élance vers le nord ou le sud de la baie.

(Extrait de Small Boat Sailing : Traduction de Noël Mauberret (2013)



22) ⚓ Traditions et superstitions de Marins
(2 ème partie)


L’ Éléphant

L’éléphant est le nom que l’on attribue à un « terrien » qui monte pour la première fois à bord d’un bateau, ne connait « rien de rien » de « la manœuvre » du navire, ni des termes « marins » employés, perturbateur du bon déroulement des manœuvres pour la marche du bateau, qui se comporte à bord comme un « empoté », et de plus, n’a pas le « pied marin ».

(Personne qui présente toutes les qualités d’un « encombrant ». Lorsque l’on embarque tout un groupe d’éléphants, les marins quelque peu discourtois, disent qu’ils chargent du « lest ».)

Il emploie le mot « corde » : il n’en existe pas à bord, car toutes les « cordes » ont un nom qui leur est propre suivant la manière dont elles sont utilisées.
Il n’existe que : des bosses, des garcettes, garcettes de ris, des cargues, des rabans, des bouts, (se prononce boute), des saisines, des drisses, des écoutes, des bras, des toulines, des câblots, des amarres, des aussières, des grelins, des estropes, des élingues, des lignes, des cartahus, des filins, etc.
Malgré tout, il existe quand-même deux cordes à bord : celle de la cloche du bord, qui sert à « piquer le quart », et par dérision (pas très sympa) le « nom de baptême » de l’éléphant qui parle de « cordes », et celle du pendu, corde qui servait à pendre les mutins.

Pas de femme à bord. (Une femme à bord, portait malheur)

Tous les équipages de grands voiliers, qu’ils soient : de Commerce, de Course, (les corsaires), de Pêche, de la Royale, (bâtiments de Guerre), étaient uniquement composés d’hommes.
Les hommes à cette époque, étaient considérés comme plus « costaux » et résistants que les femmes, et plus aptes à affronter le dur labeur à la mer, les épreuves de la navigation, et taillés pour « se battre ».
Une femme embarquée, risquait de créer la « zizanie » et des conflits entre marins, dans ce « milieu » de « brutes », aux mœurs primaires, ne respectant pas « la femme » et ne la considérant que comme un objet de plaisir, et de procréatrice devant assurer « à terre », la descendance et la garde des enfants du marin.
Les rares femmes que l’on a vues à bord, étaient des passagères, souvent de « haut rang », qui étaient logées au « carré » du commandant, et n’en sortaient que pour prendre l’air très peu de temps, afin de ne pas émoustiller les hommes de l’équipage.
Cependant, il y eu des « cargaisons » de femmes, souvent de « petite vertu », aventurières, recrutées sur les ports, pour aller peupler, les « plantations » des nouvelles colonies découvertes, et annexées au patrimoine français.
Elles étaient, tout le temps du voyage, enfermées dans les cales, (comme du fret), et ne sortaient « pour prendre l’air », qu’étroitement gardées par des gardes armés,
(Les gardes-chiourme).
De nos jours, on peut trouver des femmes embarquées sur toutes sortes de bateaux, sauf : à la pêche car les « patrons » rechignent encore à les employer.
Quelques femmes font la pêche, mais elles sont souvent seules à « armer » leur propre embarcation, et d’autres bateaux qui ont un équipage exclusivement féminin.

La mascotte.

Souvent un chien de petit gabarit (corniaud dans le genre « ratier ») (probablement pour chasser les rats), devenait le compagnon de l’équipage, et en prenait toutes les mauvaises habitudes, buvant de la bière, du vin, accompagnant les marins lors de leurs « bordées ».
(Bordée : sortie à terre se terminant généralement en Bacchanales).
Les marins se faisaient une gloire d’avoir à leur bord, une mascotte qui devait leur porter bonheur.
Les bâtiments navigant dans les mers froides, Terre-Neuve, Norvège, bordant le cercle polaire, prenaient comme mascotte des « terre-neuve », ces chiens, excellents nageurs, pouvaient porter secours aux marins tombés à la mer, car bien souvent, nombre de marins ne savaient pas nager, et même s’ils savaient nager, la basse température de l’eau, leur équipement, ciré, bottes, les handicapaient tellement, qu’il leurs était pratiquement impossible de nager.

La figure de proue.

De nombreux bateaux en possédaient, cette sculpture était présumée porter chance au navire. Elle représentait bien souvent un être humain, mais aussi des figures de dieux antiques, d’animaux ésotériques, ou d’armoiries, évoquant ainsi le nom du navire, placée à la proue, (à l’étrave), sous le beaupré.
La métaphore, désigne une personne mise en avant d’un groupe,
ou qui se met en avant.

Grigris et amulettes.

Dans la marine à voile, les marins étaient très souvent superstitieux, car ne maîtrisant pas leur destinée, qui était très aléatoire.
La religion était très fortement pratiquée, (il y avait des aumôniers embarqués et des messes étaient dites le dimanche. Lorsqu’il n’y en avait pas, c’était le « commandant » qui faisait « l’office » permettant aux marins de trouver un peu de sérénité.)
Les grigris et amulettes, étaient contenues dans un petit sac de toile ou de cuir, suspendues à la tête du hamac du marin, ou de la proue du navire, et contenait des tas d’objets divers, allant de la gousse d’ail, à la mèche de cheveux de la femme, ou de la « bien aimée », un échantillon de la terre d’origine, etc. :
devant protéger, et porter chance, à ces marins éloignés de leurs racines.
( Il n’y avait pas de patte de la « langoustine des prés », (le cousin du lièvre), on sait pourquoi ! )

Importance du prénom « Marie »

Dès la naissance, des garçons destinés à devenir « marins » portaient le nom de Marie dans leur prénom. (Pierre-Marie, Jean-Marie, Charles-Marie, etc.)
Car dans la religion Chrétienne, Marie, est censée protéger celui qui porte son nom.
Ainsi encore de nos jours, principalement dans les familles bretonnes très croyantes, lors du baptême, comme énième prénom, il est d’usage d’y glisser le prénom Marie.
 11 octobre 2016)






23) Une péripétie de navigation lors de la remontée de la Seine







À la fin d’une journée de navigation, le brouillard sur la Seine, nous empêchait de continuer. C’était le soir, et de toute manière, il fallait bien s’arrêter. Nous avons « mouillé » près d’une berge, avons mangé, et nous sommes couchés pour la nuit. Nous étions arrivés aux environs de La Mailleraye, un peu après Villequier resté célèbre par la mort tragique de la fille de Victor Hugo, qui s’y noya.

Soudain, en plein sommeil, nous voilà réveillés par des bruits anormaux.

Le bateau « talonnait » et était en train de s’échouer.

Branle-bas le combat à bord : tout le monde sur le pont !

Il faut béquiller en urgence pour éviter au bateau de se coucher sur le côté et risquer d’endommager la coque. Cette manœuvre fut rapidement exécutée, (enfin, à peut-près), car la Corvette avait déjà pris un peu de « gîte », et sur un bord, il était impossible d’y installer la béquille. Il fallut donc jouer d’inventivité. (Un bon marin essaye toujours de trouver une solution au problème qui se présente à lui.)

(Un « vieux marin » est un marin qui a su se sortir de toutes les situations qu’il a rencontré sa vie durant de navigateur : les autres,… ils ne sont plus là pour le dire !)

C’est donc l’aviron de secours « brêlé » sur une cadène de hauban, qui servit de soutien de remplacement, et le bateau se retrouva au sec presque droit sur sa quille.

(Le « tirant d’eau » de la Corvette, est de 80 cm.)

À cet endroit de la Seine, les marées sont encore importantes, car les premières écluses se trouvent beaucoup plus en amont, au barrage de Poses.

(même à Rouen, on ressent l’effet de la marée.)

Puisque la Corvette était à sec, que maintenant nous étions réveillés, (il devait être aux alentours de 5 h du matin) et, contre mauvaise fortune, bon cœur, nous pouvions en profiter pour faire le carénage de la coque. Le nettoyage était presque terminé, lorsque soudain, nous entendîmes au loin en aval de nous, un grondement qui se rapprochait, comme celui de galets roulés par les vagues.

C’était la renverse du courant que l’on connaît sous le nom de Mascaret.

(Heureusement pour nous, la marée ce jour-là était de faible amplitude « mortes eaux »)

En effet, une vague d’environ un mètre fonçait sur nous en remontant le courant. Nous avions peur de ce qui arriverait lorsque la vague atteindrait le bateau, et nous étions remontés sur la berge, totalement impuissants à gérer cette situation.

Le bateau retombant après le passage de la vague sur sa quille, pouvait défoncer la coque.

En fait (et tant mieux), il ne s’est rien passé de catastrophique.

La vague a soulevé le bateau d’un coup, et…la Corvette s’est retrouvée flottant toute seule au milieu de l’eau, seulement retenue que par son ancre.

(Le mascaret, est la remontée de la mer (la marée) contrariant l’écoulement de la rivière (ici, la Seine), créant, non pas une vague, mais une différence de niveau, (plus ou moins grande suivant le coefficient de marée) entre l’eau douce, descendante, et l’eau de mer qui prend le « dessus », en augmentant le niveau de l’eau instantanément.)

Nous avions reculé sur la berge pour ne pas être emporté par la vague, et c’est dans l’eau, mouillés jusqu’à la poitrine que nous avons rattrapé notre embarcation. Avant cela, juste après le passage de cette foutu vague, nous avions récupéré les seaux, balais et éponges partis au gré des flots.

Nous n’avions plus qu’à nous changer, mettre des vêtements secs, et l’affaire était terminée.

Nous reprîmes donc ensuite, plus paisiblement, notre voyage vers Paris.




24) Ma 1ère navigation en « Corsaire » (1957)

La fabrication du vaurien était devenue l’activité la plus importante de la petite construction navale METGE & PAUL. La prospection pour les ventes n’était plus nécessaire, la renommée des vauriens Metge & Paul avait fait son œuvre et les commandes arrivaient en masse. La cadence de fabrication était alors d’un vaurien et demi par jour. Les expéditions se faisaient par wagons chargés à la gare de Caen. Il y avait également des enlèvements sur place. Les clients venaient avec une remorque ou une galerie de toit sur leur voiture et on leur chargeait le bateau.
Des clients qui avaient acheté un vaurien depuis quelque temps, demandèrent aux constructeurs de leur fabriquer un bateau plus important, pouvant faire de la petite croisière. C’est à partir de ce moment, qu’avec l’accord de l’architecte J.J.Herbulot, la petite construction navale entreprit la construction des « Corsaires ».
Le corsaire était en somme un gros vaurien.
Un dériveur lesté, avec une cabine, une petite cuisine, et deux ou trois couchettes. Construit aussi en contreplaqué, d’une longueur de 5 mètres 50, sa plage de navigation étant la croisière côtière.
Le 1er corsaire restera la propriété de l’entreprise, mais c’est surtout mon père qui en profitera.
La mise à l’eau eut lieu dans le canal à Ouistreham, en présence d’amis et copains de mon père. Bien sûr, la traditionnelle bouteille de champagne fût cassée sur l’étrave du corsaire, comme il se doit, pour une première mise à l’eau et un baptême digne de ce nom.
Il s’en suivra d’une mise en main par une navigation sur le canal, mais d’autres horizons étaient prévus pour ce nouveau navire.
Le dimanche suivant, après le passage obligatoire par le « sas » pour rejoindre la mer, voilà le corsaire baigné par l’eau salée de la Manche. Suivi par le vaurien dans lequel avait pris place Mr. Derkenne pour les photos, la « vedette » fit plusieurs passages sous voile afin d’immortaliser cet évènement.
(Mr. Derkenne était un collaborateur de J.J.Herbulot, dirigeait entre autre la rédaction du journal « Bateaux » et le groupement de vente de toute la gamme des bateaux conçus par cet architecte naval : « Naviking » dont le siège était rue du Rocher à Paris.)
Les week-ends suivants, le corsaire participera à des régates sous l’égide du S.R.C.O.
(Société des Régates de Caen Ouistreham), entre Ouistreham, Honfleur, Le Havre, et retour au point de départ, ou tout simplement entre des bouées placées en baie de l’Orne.

Anse des Blainvillais, la plage sur la côte Est de la Grande Île de Chausey

Aux vacances, mon père décida de retourner à Chausey pour goûter à la navigation de croisière. Le bateau fut donc chargé sur une remorque, et tracté par le camion de l’entreprise,
(Le U23 Citroën), jusqu’à Granville. L’essence ne coûtait pas aussi cher qu’à l’heure actuelle.)
Mise à l’eau à la cale de l’avant-port de Granville, l’avitaillement effectué, il n’y avait plus qu’à hisser les voiles et prendre le large.
L’équipage était constitué de ma mère, mon père et moi-même. Nous allâmes donc passer quelques jours à Chausey dans l’anse aux Blainvillais, sur la grande île, à quelques encablures du « sound » (chenal d’entrée dans l’archipel) et de la petite chapelle juchée sur son promontoire.
La traversée avait été très calme, mais ma mère, qui était très sensible au mal de mer, avait réussi à nourrir les poissons, en leur offrant son dernier repas.
Arrivés à Chausey, nous avons installé les béquilles de chaque côté de la coque pour l’échouage obligatoire à la baisse de l’eau de la marée dans l’anse où nous avions prévu séjourner. L’échouage étant très facile et sécurisé grâce au faible tirant d’eau du corsaire, qui n’est que de 50 centimètres. Nous étions amarrés en pointe, c'est-à-dire avec une ancre sur l’avant plantée dans la grève et une autre sur l’arrière « mouillée » en aval. Mouillage suffisant pour maintenir le bateau dans cet abri.
Á marée basse, nous pouvions descendre du corsaire sans trop de difficultés, fermer la porte du rouf à clé, et aller visiter l’île.
Dans un étier de la grande île, j’y ai rencontré un cimetière marin ou finissaient de se désintégrer diverses coques de bateaux de travail ayant accompli leur mission de pêche et qui étaient devenus trop vieux. Il y avait là, je crois la revoir en pensée, une très belle coque, qui devait probablement être celle d’une bisquine, et aussi d’autres d’anciens chalutiers.
Sur la grande île et sur certains îlots, ( Chausey compte 52 îles à marée haute et 365 îlots ou cailloux à marée basse), des cabanes délabrées, abandonnée, des rails plongeant vers la mer, restaient en témoignage du travail des hommes et derniers vestiges des carrières et de ses huit siècles d’exploitation du granite.
(Certains de ces blocs ont servi à la construction en premier lieu, aux constructions de l’île : les quais, le fort, le phare, les maisons des pêcheurs, mais également, pour ce qui était exporté par voie maritime, la construction de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, la Basilique d’Avranches, la reconstruction de St-Malo, les quais des ports de Dieppe et de Londres, à paver les trottoirs de Paris, et à beaucoup d’autres constructions de la région normande.)
Une autre particularité de Chausey : sa ferme et ses vaches.
Une petite ferme où sont élevées quelques vaches assurant le lait, l’hiver aux îliens, et bien sûr quelques poules pour les œufs.
Lorsque l’herbe présente sur la grande île a été totalement broutée, à marée basse, on peut voir le troupeau se rendre sur les îlots voisins, seul, sans accompagnateur, et revenir à la ferme, toujours seul, pour la traite, à la marée suivante.
(Aux dernières infos, la ferme n’est plus exploitée à l’heure actuelle)
Á marée haute, comme le beau temps le permettait, la baignade autour du bateau était un plaisir.
L’eau était d’une très grande limpidité et l’on pouvait voir le fond, malgré les trois mètres d’eau, et détailler les coquillages et galets posés sur le fond. De ce séjour rêvé, j’ai gardé un excellent souvenir plus de cinquante ans plus tard.
Le retour sur Granville se fit également sans encombre. Á la rentrée au port, nous sommes passés, puisque le temps était clément, entre le « loup » (balise à l’entrée du port édifiée sur un rocher) et le feu rouge que nous avons laissé à bâbord , pour entrer finalement comme des « rois », à la voile, dans l’avant-port où nous avions un « corps-mort ». Le corsaire amarré, nous avons débarqué sur le quai en utilisant la « prame » qui nous avait attendus le temps de notre voyage.
Pour le retour à Caen, nous avons rechargé le corsaire sur sa remorque. La remorque reculée dans l’eau sur la cale, il n’y avait juste qu’à faire entrer le bateau au-dessus de ses supports, et ensuite avancer l’attelage complet, (camion, remorque, bateau), pour que le chargement se retrouve au sec, et en place. Il ne restait plus qu’à mettre les sangles pour que le corsaire devienne solidaire de sa remorque, et partir sur la route en toute sécurité.
                                                                                                   Robert Paul septembre 2016






25) Robert et son premier contact avec « la Mer ». (1952)

(Ma 1ère leçon de navigation)

J’avais presque 8 ans. Mon père et mon oncle « Metge & Paul » qui étaient « menuisiers » à Caen, avaient construit leur premier bateau (une plate en contreplaqué), baptisée « Farfadet », pour aller pêcher en mer au-dessus des nombreuses épaves, vestiges récentes du débarquement des Alliés du 6 Juin 1944.
Ces récifs artificiels, rendaient particulièrement poissonneuse cette partie de la Manche.
J’étais, alors, considéré comme trop jeune pour les accompagner, mais le désir d’embarquer avec eux envoutait le petit bonhomme que j’étais.
Ma mère et moi, attendions sereinement sur la plage le retour de nos valeureux pêcheurs.
Les voilà de retour! Je m’empresse alors, d’aller à leur rencontre, et attraper l’étrave du « Farfadet » pour l’immobiliser et permettre à ses passagers de mettre « pied à terre ».
La mer était belle, seulement quelques « rouleaux » venaient s’éclater sur la plage.
(Les rouleaux se forment lorsque les vagues rencontrent un « haut fond », que l’on appelle « brisants », ou comme ici, lorsqu’elles viennent « mourir » sur la grève. À ne pas confondre avec les « déferlantes », qui sont des vagues qui éclatent à la rencontre du vent lorsqu’il est contraire au sens des vagues et du courant.)

Donc…je tenais l’étrave du bateau lorsqu’un rouleau, claqua le tableau arrière, et bouscula le bateau qui fit un bon en avant, et comme j’étais placé devant l’étrave, je fus renversé, déséquilibré, par cette poussée imprévue, ce qui fait que :
le petit matelot, se retrouva à la « baille ».
Je me relevais tout trempé, mais n’ai pas été blessé, si ce n’est dans mon orgueil.
Ce jour, à la suite de cet évènement, la famille me baptisa : 
« Matelot-cul-dans-l’eau ».
Je n’appréciais pas du tout ce surnom, est m’efforçais rapidement d’en tirer un enseignement.
La mer peut, être une amie, à condition, que l’on sache lui parler, et la respecter, car elle peut être « méchante », et prendre la vie de celui qui n’y prend pas garde.
C’est ce que l’on appelle avoir « le sens marin ».
Dicton : Un vieux marin, est un marin qui est parti, et…revenu.
De mon expérience personnelle, je pourrais en ajouter un autre totalement inventé :
«  La Mer ne fait pas de cadeau aux « rigolos ». 
Cet épisode « fâcheux » et de mon surnom désagréable, j’en ai vite tiré une leçon.
Lorsqu’un bateau « atterrit », l’étrave « côté plage », pour l’attraper, et le maintenir, pour qu’il ne reparte pas avec le « ressac », il faut :
Première solution : ne surtout pas se mettre devant, mais sur le côté du bateau. Comme cela, s’il est poussé par une vague, il ne vous renversera pas.
Deuxième solution : la plus conventionnelle, qui laisse plus de temps aux passagers de débarquer :
Dès que le bateau arrive, alors qu’il flotte encore, (à une personne ou plusieurs), car la manœuvre doit être très rapidement effectuée, dans l’espace de temps entre deux rouleaux : il faut faire pivoter le bateau pour qu’il présente son étrave face à la «  lame », et ensuite, le maintenir dans cette position, soit une ou plusieurs personnes tenant l’étrave, (la meilleure solution), car si le bateau se trouve « embarqué par une vague plus forte, les personnes maintenant le bateau par le côté, risque fort de « passer sous le bateau », ou voir le bateau leur échapper des mains.
Troisième solution : Lorsque le bateau arrive à la plage, et lorsqu’il est encore (hors zone des 1ers rouleaux) il faut présenter son embarcation face aux vagues et laisser « culer » jusqu’à l’échouage, afin que le tableau arrière touche en premier la grève.
(FIN de ma première leçon)





26) ⚓ Traditions et superstitions de Marins

Robert Paul dit « Le Vieux Loup de Mer »


Nous allons commencer par celles appliquées dans la marine à voile des siècles passés.

                                        

1) Le lapin : ( animal porte-malheur)
Son nom ne doit jamais être prononcé à bord de tous navires,
y compris dans la marine actuelle, on doit dire si l’on veut en parler : « La bête aux grandes oreilles »,

Mais on peut dire, ce qui est admis : le pollop, le cousin du lièvre, le zébro, le coureur cycliste, ou, la langoustine des prés.
Lors des navigations lointaines devant durer plusieurs mois, lors de l’avitaillement des navires, (avitaillement, embarquement des « vivres »), les chambres froides n’existaient pas. Les commis aux vivres approvisionnait des denrées non périssables et à longue durée de conservation : ( Biscuits de mer, viande boucanée, poissons séchés, poissons fumés, légumes secs, pommes de terre, puis l’eau douce, etc. (Il ne fallait pas non plus oublier d’embarquer du vin, (le Cambusard ), carburant de l’équipage, et le « tafia » (le rhum), distribué en récompense, sur l’ordre du commandant.
Aux premières semaines de navigation, il était consommé du « frais » : pain, viande fraiche, poissons, légumes, fruits, etc., mais ces denrées devenaient assez vite inconsommables.
Pour ces longues expéditions afin d’éviter le « scorbut » ( manque de vitamines C entraînant le déchaussement des dents, la purulence des gencives, les hémorragies, puis la mort), étaient embarqués des animaux vivants : Poules, cochons, et les fameux lapins.
Ces derniers, de la famille des « rongeurs », avaient la fâcheuse tendance à s’échapper de leurs cages qu’ils avaient commencé par consommer, et allaient se nourrir des cordages du bord, les cordages de réserve, en chanvre et en sisal, les voiles de secours, rongeaient les « saisines » immobilisant la cargaison, ( dans les « coups de gîte, la cargaison ainsi libérée, pouvait glisser sur un « bord », déséquilibrant le navire, et pouvant le faire sombrer ), et l’étoupe servant aux opérations de réparations pour le calfatage.
Ce qui était le pire, ils rongeaient la coque du navire et l’étoupe de calfat, de la coque, qui assurait l’étanchéité entre les « planches » du bordé, et donc, l’étanchéité du bateau.
De nombreux navires en furent victimes et finirent par avoir des « voies d’eau » et finalement l’amener à sa perdition, le faisant couler, causant la noyade de tout l’équipage embarqué.
Donc depuis, « la Bête aux Grandes Oreilles » n’est plus admise sur les navires, même sous forme de conserve. On n’en trouvera jamais dans aucun menu servi à bord d’un bateau, tel qu’il soit.
Cette tradition, est appliquée encore maintenant, sur « tous » les navires modernes, qu’ils soient en métal ou en d’autres matériaux.

Nota : Le « rat » tout aussi dévastateur dans les cales d’un navire, n’est pas aussi mal considéré que le « cousin du lièvre », on ne sait pas pourquoi ?
( Lorsque le bateau est à quai, dans un port s’il y a un risque de voir des rats monter à bord, toutes les amarres sont munies de disques anti-rats en métal, empêchant l’intrusion de l’animal, du quai au bateau.)


2) Siffler lorsque l’on est à bord d’un voilier.

Il est interdit de siffler surtout lorsque l’on est sur le pont d’un voilier, car la superstition, dit que : cela fait « monter la force du vent », amenant la tempête rendant la navigation dangereuse, avec le risque au bateau, de faire naufrage.
Un matelot, surpris à siffler était immédiatement sans autre forme de procès, « mis aux fers » à fond de cale. ( Enchainé au navire, comme au temps de l’esclavage et de la « Traite des Noirs »)

Cracher ou « pisser » au vent.  👮

Seuls les marins ayant franchis les « trois caps » y étaient autorisés.
( Le cap de Bonne-Espérance ( Afrique du Sud ), Le cap Leeuwin, ( continent australien ), et le cap Horn ( Amérique du Sud ( Chili ) ).

De fait, mieux vaut : s’abstenir de cracher ou même d’uriner face au vent, car il existe un fort risque de voir notre « déjection » revenir sur nous, et d’en être arrosé, d’où les proverbes : « Qui pisse au vent se rince les dents ! ou : Qui pisse au vent mouille son caban ! »

Ils avaient également le droit de porter un anneau à l’oreille gauche, quand ils avaient fait le tour du monde dans le sens conventionnel, soit : les océans, Atlantique, Indien, Pacifique.

3) Interdiction au timonier de se retourner pour regarder derrière lui. ( Timonier : Marin qui tient la barre du navire )

Cette tradition a pour origine, la navigation des « Cap-Horniers ».
Les voiliers devaient franchir ce passage en ayant attendu des « vents favorables » vents « portants » ( vent arrière), la meilleure « allure » pour ces voiliers de l’époque.
Quand les vents étaient contraires, au courant, la mer se levait, ( la mer était encore plus grosse ), devenant impraticable.
Lors du passage du cap Horn, passage de ce secteur particulièrement hostile, l’océan est très souvent déchaîné, la houle à cet endroit présente « des creux » de plusieurs mètres, ( voire souvent plus de dix mètres), coiffée de « déferlantes ».
( Zone que l’on appelle non sans raison : les quarantièmes rugissants, ou l’on peut rencontrer, les vagues scélérates de plus de 30 mètres.) (Vagues scélérates : vagues monstrueuses. )
Dans ces conditions les vagues rattrapent le bateau et les déferlantes s’écrasent sur la poupe du navire, passant par-dessus le pavois arrière, inondant la « plage arrière ».
L’eau pouvait même venir lécher les pieds du timonier et même parfois, complètement l’asperger, l’obligeant à être attaché à « la barre » pour ne pas être emporté par le « flot ».
Si celui-ci se retournait, pour regarder les vagues, il pouvait être tellement impressionné par cette vision dantesque, qu’il risquait d’être pris de panique et abandonner son poste, laissant le bateau sans contrôle, et risquer d’occasionner son naufrage.
( Certains capitaines craignant cette éventualité : enchaînaient leur timonier à leur poste. )

Il a même été rapporté par certains « Cap-Horniers », que des timoniers seraient « tombés fous » à la suite de cette vision alors qu’ils avaient regardé « par l’arrière ».

4) La Malédiction de L’Albatros.

Les albatros sont des oiseaux maudits par les marins.
Ces oiseaux de taille impressionnante au vol majestueux, que l’on rencontre dans la zone des mers bordant les trois caps, ( au sud du Tropique du Cancer , quarantièmes rugissants, cinquantièmes hurlants, et soixantièmes stridents ), de plus de 3 mètres d’envergure, planant au ras des vagues, au bénéfice du vent dévié par la houle, rôdent toujours, partout sur la mer, et tout autour des bateaux, en hurlant. Cela ajouté au bruit du vent, créait une atmosphère effrayante « de jour » avec un ciel sombre de tempête, et encore plus « de nuit », lorsque l’on n’y voyait rien, et ne percevait que les bruits.
Ces volatiles, sont des « charognards » qui ne vont jamais sur la terre ferme sauf pour s’y reproduire, se nourrissent exclusivement de poissons, de calamars, et de « charognes » à la dérive, et si un marin tombe à la mer, il sera immédiatement, même encore vivant, attaqué par cette bestiole au bec puissant, long et crochu, coupant comme un rasoir.
Telle est la raison des Cap-Horniers d’exécrer et maudire « l’albatros ».






27) La Corvette « Estrella » ( 1958 )
( J’avais à peine 14 ans )
( Coque CTP : long : 7 mètres : architecte J.J. Herbulot , port d’attache: Ouistréham.)


L’escale de Guernesey


Poursuivant notre navigation, l’île d’Aurigny est aperçue sur notre tribord, et continuons notre route vers Guernesey.
En respectant le balisage, le passage de la « grande Anfroque », doublé le phare du Grand Monceau campé sur la petite île d’Herm, nous arrivons à Saint-Peter Port. ( St Pierre ) et choisissons un quai tranquille pour y passer la fin de journée et la nuit.
Le bateau amarré au quai, nous partons tous pour faire une visite de la ville, et quelques achats de souvenirs et de spécialités locales.
Juste à la sortie du port, sur le quai, une attraction peu ordinaire nous apparaît.
Sur un bassin en ciment d’environ 200 mètres carrés, peu profond, ( une quarantaine de centimètres ), naviguent des petits bateaux électriques autonomes, dans lesquels on peut monter à une personne. C’est une sorte de manège comme les autos-scooters, mais sur l’eau.
Nous ne pouvons, nous empêcher d’aller tous en faire un tour. C’était très amusant.
Ensuite, nous repartons à pied vers la ville et au hasard d’une rue, nous découvrons la maison de Victor Hugo.
( Victor Hugo, poursuivi par la police de Bonaparte après le coup d’état du 2 décembre 1851, auquel il s’était publiquement opposé, s’enfuit en 1852 d’abord à Bruxelles, puis la même année pour Jersey, ou il y séjourna de 1852 à 1855, puis à Guernesey de 1855 à 1870, date de la fin de son exil. À Guernesey, il acheta une maison « Hauteville House » qui est devenue aujourd’hui un musée en sa mémoire. Il retourna y habiter, déçu de la politique française de 1873 à 1878 et mourut à Paris en 1885 où la France lui fit des funérailles nationales.)
De retour avec quelques emplettes, quelle ne fut pas notre stupéfaction de voir notre bateau échoué, couché du côté opposé au quai.
Nous n’avions pas prévu que la marée descendrait si vite et même que cet endroit pouvait assécher, sinon, nous aurions mis une béquille sur le bord opposé au quai, ou une estrope passée dans la mâture, et fixée au quai.
Nous passons donc une aussière dans la mâture et redressons vite la Corvette.
Une inspection de la coque s’imposait.
Mon père, le 1er descendu au niveau du bateau échoué, s’aperçoit qu’un gros caillou, il n’y en avait qu’un, et comble de malheur, il était là pour nous, avait défoncé le fond de la coque lorsque la Corvette s’était couchée.
Nous étions des sujets idéaux à qui la « loi de Murphy » pouvait s’appliquer.
La marée ne tarderait pas maintenant à remonter. Il fallait agir rapidement.
Tout l’équipage s’y est mis dare-dare. Il fallait trouver une plaque de contreplaqué pour colmater la brèche et cela au plus vite. Un coup d’œil circulaire nous confirme que nous devons nous débrouiller par nos propres moyens, car nous ne voyons pas, aux alentours, de « chantier » susceptible de nous fournir des bouts de bois ou de contreplaqué.
C’est le contreplaqué qui servait de couvercle aux toilettes, qui fut la victime.
Ensuite nous avons dû démonter la couchette tribord pour accéder de l’intérieur à cette avarie.
Deux pièces de contreplaqué ( une pour l’intérieur, la deuxième pour l’extérieur ), furent découpées à une dimension supérieure à la mesure du trou, grâce heureusement au petit outillage qu’il y avait à bord : scie égoïne, marteaux, clous, râpe à bois, rabot, colle ainsi que des chutes de toile.
La plaque extérieure a été profilée à la râpe à bois et au rabot, pour être hydrodynamique.
Cette réparation d’urgence fut bien et rapidement exécutée, le trou pris en sandwich entre les pièces de toiles enduites « copieusement » de colle, et les deux plaques de contreplaqué, qui ensuite, ont été immobilisées par un sérieux cloutage.
Les derniers coups de marteau furent donnés, alors que l’eau remontait et commençait à atteindre la quille. C’était du « juste à temps » !
Cette réparation d’urgence tiendra ainsi plusieurs mois sans jamais faillir.
Après cet épisode quelque peu mouvementé, par cette réparation promptement et impérialement exécutée, la vie à bord pouvait reprendre beaucoup plus calmement, et notre périple était en mesure de continuer. ( À suivre )


Robert PAUL : Août 2016







28) Proverbes et dictons de marins

Par Robert Paul, FRA 308,
alias "Le Vieux Loup de Mer"

Météorologie
  • Barbes de chat aux nuages, annoncent vent de grand tapage.
  • Gros nuage noir en forme d’enclume, fais attention à tes plumes.
  • Vent de « Suet » ( Sud-Est ) le matin, gare au grain.
  • Vent de « Noroît » et belle putain, ne se lèvent jamais matin.
  • Petite pluie, abat grand vent.
  • Ciel pommelé, comme femme fardée, ne sont pas de longue durée.
  • Ciel rouge le matin, avertit le marin.
  • Ciel rouge au couchant, pour demain du vent.
  • Ciel rouge le soir, blanc le matin, c’est bon pour le marin.


En rapport avec les consignes de navigation
  • Baromètre en bas, attention les dégâts.
  • Grain devant, évite de rentrer dedans.
  • Si tu veux faire un vieux marin, arrondis les caps et salue les grains.
  • Vent de « Noroît », capelle ton ciré mon gars !
  • Vent contre, courant, t’en prend plein les dents.
  • Soleil cerclé, dans les 24 heures, toîle à rentrer.


Généralistes
  • À la mer, trop fort n’a jamais manqué.
  • Garde toujours une main pour toi, l’autre pour le bateau : s’il souffre trop, ajoute-lui, 3 doigts.
  • Méfie-toi d’une poulie qui crie, et d’une femme qui se tait : toutes deux, préparent un mauvais coup.
  • Un homme par-dessus bord, est un homme qui n’a pas sa place à bord.
  • Ton dernier espace de liberté sur la terre : c’est la mer.
  • Qui voit Groix, voit sa croix.
  • Qui voit Molène, voit sa peine.
  • Qui voit Ouessant, voit son sang.
  • Qui voit Sein, voit sa fin.


Humoristiques... ( mais logiques pour certains )
  • Quand la mer descend, les roches montent.
  • Quand l’amer monte, la mer baisse.
  • Le cycle des marées est comme les aiguilles des horloges : elles tournent toujours dans le même sens.
  • Quand y'a pas d’eau, tu peux rester au bistrot.
  • Marin « beurré » : pas la peine d’embarquer.
  • Vent de « Nordet » : reste au café.
  • Vent de « Nordet » : Cap à la bolée.
  • Horizon pas net : reste à la buvette.
  • Un cachalot par le tribord, est prioritaire : à bâbord aussi !
  • Marsouin sautant : annonce le vent.
  • Pour soigner ton mal de mer : allonge-toi sous un pommier !
  • Bateau non baptisé, est mené par le diable aux rochers.
  • Quand le bateau coule, les rats sont les premiers à quitter le navire.
  • On salue tout ce qui bouge, et on peint tout ce qui ne bouge pas.


M ⚓ N
Cette liste ne représente, qu’une petite partie des dictons existants.

Robert PAUL dit le Vieux Loup de Mer

septembre 2016.






29) Le passage de l’Équateur
 à bord d’un bâtiment de la Marine Nationale ( 1966 )

Depuis quelques jours, certains d’entre nous, s’étaient affairés à construire sur le pont milieu, partie dégagée entre la cheminée et la barbette du canon de 40 arrière, une piscine. Celle-ci, avait été confectionnée avec une ossature en bois, habillée d’une bâche, et pour finir ensuite, remplie d’eau de mer.

Ses dimensions approximatives, 3 m x 3, et environ 1,20 m de profondeur. Elle devait servir au « baptême de la Ligne ». En effet, quand on franchit pour une première fois la « Ligne »,
( l’Équateur ), il se doit de baptiser les néophytes, c’est une tradition.
Tout l’équipage est de la fête, y compris le Pacha.

Début du cérémonial.

Les « Anciens », ( ceux qui ont déjà passé au moins une fois la Ligne ), se déguisent pour accomplir cette tradition.
Il y a : le Pilote de la ligne, chargé d’annoncer le passage sous l’Équateur, le barbier qui doit nous raser de près pour être présentés à Neptune et à son épouse Amphitrite. Un astronome, en grande cape noire coiffé d’un chapeau pointu de même couleur, comme un hennin du moyen âge, armé de sa lunette astronomique, préviendra le pilote de la position exacte de notre navire. Il y a aussi le Prêtre qui doit faire la messe, et les « Sauvages », exécuteurs des « basses œuvres » et du baptême dans la piscine.
Les sauvages, ce sont les « mécanos », Maître principal, Premier et Second maître qui se sont enduits le corps et le visage de noir de fumée ( celle récupérée à l’échappement des diesels ), vêtus d’un pagne confectionné avec de l’étoupe, comme celui des vahinés, et arborant un collier, d’os de poulet autour du cou. Véritablement, ils font peur !
Nous, les néophytes, nous avions reçu une convocation pour nous rendre à l’appel sur la plage avant, à partir de 8 h 30 en tenue de bain. Moi, je m’étais tracé le corps au crayon feutre pour en reconnaître les morceaux après la « bagarre ». ( Numérote tes abattis mon gars !)

Début de la procession :

Tout d’abord, nous sommes réunis sur la plage avant. Les sauvages nous aspergent à la lance à incendie pour nous laver de toute souillure, puis nous sommes regroupés sur le pont milieu pour assister aux différentes phases du « supplice ».
Le pilote de la Ligne indique au Pacha que nous sommes arrivés dans le domaine de Neptune, et qu’il doit faire mettre le bateau « en panne » durant la cérémonie.
Les « machines » sont stoppées, au beau milieu de nulle part, ( en plein océan ). Les festivités peuvent commencer.
Passage, chacun son tour chez le barbier, ( le Bidel déguisé ),
( Bidel, le maître d’armes, le commissaire du bord ), qui nous enduit le visage de savon noir mélangé à de la peinture, et avec son grand rasoir à lame ( en contreplaqué ), nous rase de près. ( Enfin, à peu près ! )
Neptune est assis sur son trône avec son grand trident, et à sa droite, Amphitrite.
Ce sont eux qui président l’évènement.
Nous sommes tous, invités à nous prosterner devant eux.
Le prêtre ( Tac-tac, le Second « radio » ), doit prononcer la messe. Pendant ce temps, les sauvages maniant les lances à incendie, égrainent des haricots secs et des lentilles dans les jets des lances au-dessus de nous. Il ne fait pas bon se relever, car les projectiles sont cinglants.

Puis vient la bénédiction, et la distribution des hosties. 
Ce sont des comprimés de nivaquine,
( pour la prévention du paludisme ) au goût amer, que l’on doit avaler. Si ça ne passe pas on a droit à un verre d’eau de mer pour « faire couler ».
La fin de la messe est dite : Amen !
Ensuite, chacun à tour de rôle, nous devons embrasser les pieds de Neptune et Amphitrite, qui sont grassement enduits de graisse à roulements. Nous en repartons, le visage tout barbouillé de cet infâme produit.
Étape suivante : les bras vigoureux des sauvages saisissent le prêtre et le plonge illico se faire purifier dans la fontaine, ( dans la piscine.)

Arrive maintenant l’heure du baptême pour tous les néophytes
Nous sommes empoignés et projetés dans la piscine, en nous faisant glisser sur une planche enduite de savon mou. Les sauvages nous y attendent pour nous immerger plusieurs secondes au fond de la piscine. Juste le temps d’avaler une bonne tasse. Et si ça n’a pas réussi du premier coup, ils recommencent jusqu’à ce qu’on ait bien pris un bon « renard ».
Puis nous voilà déposés sur la « planche de salut », tout aussi glissante que celle par laquelle nous sommes arrivés. On se retrouve ainsi à « plat cul » sur le pont, tout dégoulinant, un peu groggy et hébétés, et de nouveau, aspergés de farine.
Vient ensuite le tour des suivants. ( Un vrai travail à la chaîne !).
Nous regardons hilares, les « copains » se faire baptiser par les sauvages.
Ça y est le baptême est consommé !

On ne s’en est pas trop mal sorti. Nous sommes encore entiers et toujours vivants.
À la fin de cette cérémonie, c’est de tradition aussi : les néophytes se « mutinent » et c’est au tour des Anciens de passer à la « casserole ».

Le Pacha, ayant pris ses précautions, s’est enfermé à la passerelle, et lui, ne subira pas le « courroux » de l’équipage. ( Un peu de respect du grade tout de même !)

Il n’y a plus maintenant, qu’à aller se nettoyer. Ce ne sera pas si facile, avec tous les mélanges d’ingrédients que nous avons reçus.
Le mercurochrome et la peinture « alu », étant les plus difficiles à faire disparaître.
Enfin, jusqu’à ce que l’on arrive à notre prochaine escale, toutes les traces seront disparues.

Vers 11 heures, le commandant convoque l’équipage sur la plage arrière, puis après un petit discours, remet à chacun le diplôme du passage de « la Ligne », avec le tampon officiel du « bord », suivi de la signature de Neptune.





( Ce diplôme est officiellement reconnu pour tout marin de « la Royale » ayant franchi l’Équateur.)

Les festivités sont terminées, le tiers de service repart à son poste, les moteurs sont relancés et la navigation reprend son cours vers Libreville.
M  N



30) Robert nous raconte
La Corvette « Estrella » ( 1958 ) 

( J’avais à peine 14 ans )




L’escale de Sark ( Sercq en français : île Anglo-Normande).

Arrivant de Guernesey, contournant l’île par le nord, nous avons trouvé refuge dans le petit port au pied de la falaise, du nom de Port Creux. ( Mouillage en « pointe », c’est-à-dire : l’ancre sur l’arrière et une aussière à l’avant passée dans un anneau du quai.)
Cette fois, nous prîmes toutes les précautions pour que l’échouage ne vire pas au cauchemar comme à Guernesey : ( une autre histoire d’escale à raconter ), et mis les béquilles en place.
Nous partîmes à pied pour visiter l’île.
De toute manière, il n’y a pas d’autre moyen de locomotion sur cette petite île, si ce n’est un tracteur et sa remorque, qui fait des navettes entre le môle de Port Masseline, où arrivent les vedettes de touristes, et le centre de l’île.
L’excursion a été vite faite, vu la grandeur de Sercq.
Pour accéder à la terre ferme depuis ce petit port, il nous faut passer sous un tunnel et faire un peu de marche sur un chemin en montée, pour atteindre le centre du bourg, qui se résume à quelques commerces et maisons de pêcheurs.
Il y a aussi un château habité par la « Dame de Sark » qui est la représentante de la Couronne Britannique.
( Sercq est une survivance de la partie insulaire du duché de Normandie. Dernier état féodal d’Europe et Seigneurie depuis 1604.)
Cette « Dame » règne en maîtresse absolue sur son peuple d’îliens d’environ six cent âmes. Même la monnaie est frappée aux armes de l’île, et c’est la livre anglaise qui y a cours.
En chemin nous sommes passés devant la prison. C’est une petite construction de pierre plutôt originale, d’environ 10 mètres carrés avec une seule porte pleine, et sans aucune autre ouverture, qui ressemble davantage à un tumulus néolithique qu’à une bâtisse.
Après avoir fait quelques emplettes souvenir, et envoyé quelques cartes postales, nous partons découvrir un peu cette île.
C’est un gros caillou posé sur la mer, d’une altitude atteignant les cent mètres, avec des falaises abruptes tout au long de sa côte. On y trouve de la lande et des moutons, mais aussi quelques vaches. D’ailleurs, la monnaie « frappée » aux armes de l’île, présente sur son verseau l’effigie d’une vache. Les habitants, sont plutôt, ce qui est bizarre sur cette île, des agriculteurs et des éleveurs.
En chemin, à notre grande surprise, nous avons croisé, bien sûr en la saluant très respectueusement, la « Dame de Sark » qui faisait son tour de propriétaire en carrosse tiré par deux chevaux, guidés par un laquais.

Cette vision nous parut anachronique, mais bien typiquement de tradition Anglaise.
La nuit passée à bord, nous devons repartir vers Jersey.
Dans le port, l’eau était d’une limpidité étonnante. Les détails du fond, nous apparaissaient malgré les huit mètres d’eau, et l’on pouvait facilement détailler et dénombrer les galets.
( Dans ce petit « havre », il n’y a pas un « poil » de vase.)
Au moment de mettre le moteur hors-bord en route pour sortir du port, celui-ci refusa catégoriquement de démarrer. ( Car, il faut savoir : que les voileux, à part l’art de la « godille », utilisée en cas de manque de vent pour manœuvrer au port, ne connaissent guerre la mécanique. Le moteur d’appoint, engin bruyant par excellence, ils ne l’utilisent que très occasionnellement, soit : le moins souvent possible.)
Qu’à cela ne tienne, le capitaine ( mon père ), décide que l’on sortirait à la voile.
Un des équipiers, monte sur le quai pour attraper l’aussière et haler la corvette vers la sortie.
J’essaye de lui envoyer ce cordage depuis la plage avant, de la Corvette, mais n’y parviens pas à deux reprises et l’aussière retombe à l’eau.
Mon père alors, me baptisant « d’incapable », prend les choses en main et lance à son tour l’amarre qui comme avec moi, retombe à l’eau.
Les deux ou trois « Britishs » qui étaient sur le quai, rigolaient sans à peine se cacher, de voir ces navigateurs « Frenchis », peu doués : ( selon eux ).
Vexé, mais pris d’une grande fierté patriotique, mon père fait remonter l’équipier à bord et nous hissons les voiles.
Évidemment, la loi de Murphy s’était appliquée ( loi de l’emmerdement maximum ).
Il nous fallait donc sortir « vent debout » entre les jetées du port, distants l’un de l’autre de : pas plus d’une quinzaine de mètres. ( même peut-être plutôt moins.)
La Corvette, elle, en faisait déjà sept, ça ne laissait pas beaucoup de temps les voiles bordées sur chaque bord.
Malgré tout : la rapidité et la précision d’exécution des manœuvres de l’équipage, permirent de nous en sortir au bout de 5 ou 6 bords. Nous sommes donc sortis comme des « rois ».
Bravo à l’équipage !
La preuve de notre valeur de navigateur était faite et les Anglais en sont restés « Babas » eux qui se moquaient.

Voilà comment on se venge de la perfide Albion et de l’Amiral Nelson, d’un joli pied de nez.

Vive la France  et ses marins !


Robert PAUL : Août 2016




31) Trois anecdotes

Souvenirs d’une navigation entre les Canaries et Dakar sur un bâtiment de la « Royale » (1966)


1 - Les poissons volants : ( Exocets )

La mer était calme et de nouveau, nous pouvions observer l’envol des poissons volants qui sautaient en banc lorsque nous arrivions à une vingtaine de mètres d’eux. Certains, accomplissaient des vols de plus de cinquante mètres, à environ 50 centimètres à un mètre au-dessus de la surface de l’eau. Ces poissons, ressemblent à des maquereaux, mais leurs nageoires latérales sont plus développées et l’envergure est à peu-près égale à une fois et demi, à deux fois leur longueur. Certains sont petits, soit une quinzaine de centimètres et les plus gros, qui font des bonds plus longs, mesurent de trente à quarante centimètres. Ces vols durent parfois jusqu’à une vingtaine de secondes. Leurs « ailes » noires, sont nervurées (pour la rigidité) leur forme est triangulaire, et leur structure ressemble à celle des ailes de libellules ou de hanneton, appelées ailes membraneuses.



Le matin, sur le pont, il nous arrivait souvent d’en trouver quelques-uns qui étaient morts.

La nuit, effrayés par les bruits des hélices, ils avaient sauté dans n’importe quelle direction et lorsqu’ils arrivaient face à la coque du bateau, ils cabraient vers le haut pour éviter l’obstacle, mais n’ayant pas suffisamment d’élan, ils retombaient sur le pont. Cela représente une belle performance, car le pont était à près de trois mètres au-dessus de l’eau. On en a même retrouvé un, une fois à la passerelle, il avait sauté à plus de six mètres de haut. (Robert Paul)


2 - Le Radeau de la Méduse : 
Nous naviguions maintenant parallèlement à la côte de Mauritanie, côte plate et sablonneuse bordant le désert de Mauritanie. Je ne peux, ne pas penser que nous longeons le « Banc d’Arguin* », situé à 50 kilomètres de la côte, rendu célèbre par le mythique naufrage de la frégate « La Méduse », et son radeau, dont la tragédie a été peinte par Géricault au XIVème siècle.

Ce tableau monumental, (7 m x 5) est exposé au musée du Louvre à Paris. (Il existe une très belle étude de ce tableau au Musée des Beaux Arts de Rouen qui vaut à elle seule le déplacement)



( Sur ce radeau, 147 personnes y avaient pris place, et seulement 10 en sortirent vivantes.)


J’espère que nos navigateurs pilotant notre bateau, ont l’œil sur le sondeur, pour éviter ce banc de sable, et que la même mésaventure ne nous arrivera pas.

Car de mémoire d’anciens « du bord », lors d’essais de flottabilité des radeaux de secours accrochés au-dessus des « passavants », ceux-ci avaient coulé lamentablement en quelques minutes. Il ne fallait tout de même pas avoir peur, car la peur n’évite pas le danger, c’est bien connu !

*( Il existe un autre « Banc d’Arguin » à l’entrée du Bassin d’Arcachon, face à la dune du Pilat.)


3 - Les raies manta : 

J’étais à ce moment à flâner sur le pont, n’étant pas de service, à observer la mer et les bonds des poissons volants, quand, au loin, dans la direction où nous allions, j’aperçois des ailerons dépassant en surface. Tout d’abord, j’ai cru que je voyais des ailerons de requins, qui bizarrement, nageaient parallèlement, en couple, à 3-4 mètres de distance.

Plus on se rapprochait, plus il y en avait, et ils étaient toujours en couple.


Quelques copains également sur le pont, observaient la même chose que moi, et cela nous intriguait. C’était la première fois que nous assistions à pareil spectacle, et pourrions admirer ces bestioles de plus près. Le bateau continuant sa route, arrivés à environ 50 mètres d’eux, quelle ne fut pas notre surprise, de voir qu’il ne s’agissait pas de requins, mais d’énormes raies manta de 3 à 4 mètres d’envergure, nageant à la surface, en train de prendre le soleil.


Ces bestioles se reposaient à la surface de l’eau, les extrémités de leurs ailes relevées, nous ayant fait penser qu’il s’agissait d’ailerons de requins, mais, ce n’était pas cela.

(En y réfléchissant, nous n’avions pas encore l’expérience, il ne pouvait pas s’agir de requins, car on aurait alors vu : un aileron, puis un autre derrière (la queue), dans le prolongement du premier, et en aucun cas un deuxième en parallèle au premier. Mais comme on n’avait encore jamais vu de requins, on ne le savait pas.)

Effrayées par notre arrivée près d’elles, celles-ci se mirent à sauter en l’air à 3-4 mètres de haut, comme des crêpes que l’on retourne, puis « sondaient » (plongeaient verticalement vers le fond), créant une énorme gerbe d’eau. On pouvait alors voir leur ventre blanc disparaître, en s’éloignant de la surface, vers le fond de l’océan.

Nous avions assisté à un spectacle hallucinant, peu commun, et peut-être même, exceptionnel.
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Nous devons maintenant approcher de notre destination (Dakar), mais une épaisse brume de mer, nous empêche d’apercevoir la côte. Le commandant a fait réduire la vitesse de notre navire, et d’expérience personnelle de navigateur, j’ai l’impression de « sentir » la terre.



4 - L’île de Gorée

Cette île est rendue sinistrement célèbre pour avoir été un point d’envoi d’esclaves africains vendus aux marchands pratiquant la traite des noirs à partir du Sénégal.



32) Régates de dériveurs à Granville (Manche)


Dès mes 16 ans, la famille passant les vacances à Granville, dans la maison de la Grand’mère, je me suis fait employer comme moniteur bénévole, à l’École de Voile récemment créée par un prof de sport Granvillais : « Sussu » (Jean Suvigny).
(Il était nécessaire d’avoir 18 ans ou plus, pour prétendre à une rémunération).

─ À l’occasion des fêtes de la mer de Granville, était organisée une régate « inter série » de dériveurs dans la baie de Hérel (le nouveau port n’existait pas encore). Elle est occupée maintenant également par le nouveau Centre Nautique.

Deux nouveaux dériveurs (Haddock) en polyester de 4 mètres, avaient été confiés à l’école de voile pour leur promotion par les Chantiers De Possesse de St Malo. (Mais, bientôt concurrencé par le 420 de Lanaverre, il ne connaitra qu’un développement limité, pourtant c’était un excellent dériveur.)

Après avoir préparé le bateau (lavage de coque et lustrage), je participe à cette régate, que je gagne en « temps compensé ».

Sur la ligne d’arrivée, Le « Ponant » avait fait 1er, le « 505 » 2ème, et moi 3ème, arrivé sur ses « talons ».

Mais à la suite de la réclamation du propriétaire du « Ponant », (un « Monsieur » qui gagnait toutes ses régates), n’admettait pas d’avoir été battu par un « môme » de 16 ans, à la barre d’un bateau inconnu.
Il contestât le « rating » du Haddock, et je ne fus classé que 2ème.
Le jury de course, ne voulait pas « froisser » un membre éminent du club.

Immense était ma frustration, car j’avais fait un parcours sans erreur, de haute qualité, mon équipier et moi cachés sous le niveau du pont à tous les bords de « près », pour éviter au maximum le « fardage ».

Cette régate, je l’ai toujours considérée comme ma première victoire comme barreur.
Les autres régates, jusqu’à ce jour, j’étais l’équipier de mon père sur « Vaurien ».





33) Que deviennent, et que font nos « voileux »
pendant cette période hivernale ?
 27 décembre 2016) 

Mini-Flotte. : Et toi, Robert, le vieux loup de mer, que fais-tu l'hiver ?
Robert : Je m’occupe ! Pour l’instant, mon dernier « dada », c’est la fabrication de girouettes pour nos RG. Ça demande un peu de patience, il faut avoir des gestes assez précis quand-même, et surtout être méticuleux, et bien sûr avoir aussi un peu de goût.
Je ne suis pas encore à être au point de ressembler à mes deux amis Jean-Louis, l’artiste peintre, (qui va encore à l’école pour améliorer son style),
et Dom. le marin, artiste lui aussi.
Ses réalisations de bateaux en bouteille, m’ont littéralement « bluffé ». Quel travail ! Quelle précision ! Je crois, que je vais faire comme Jean-Louis, retourner à l’école, en demandant à Dominique, s’il veut bien m’accepter comme élève afin qu’il m’explique ses « tours de main », et qu’il me donne quelques conseils pour la confection de mes maquettes.

M-F. : Tu fais aussi des maquettes ? De quoi ?
Robert : Eh bien en fait, un peu de toutdes bateauxmais aussi des avions « en bois et toile », en utilisant des baguettes de balsa, que j’assemblent à partir d’un plan, et si la grandeur du plan ne me convient pas, je le réduit, mais bien souvent, je l’agrandi pour confectionner une structure que je recouvre d’un « entoilage », et l’équipe d’un petit moteur « thermique », pour obtenir une « machine volante » que je peux faire évoluer à l’aide de ma radiocommande.
J’avais une douzaine d’année quand j’ai réalisé mon 1er avion en balsa.
(Pendant que mon père construisait des Vauriens, moi…, je fabriquais des avions.)
Ma dernière construction, est une maquette de 1m 80 d’envergure, pesant 3 kilos, à l’échelle 1/6ème, d’un avion Maurane-Saunier « Type L », (ailes hautes), qui était piloté par Georges Guynemer, et sur lequel il obtint, sa 1ère victoire en combat aérien en juillet 1915.



Personnellement, Georges Guynemer est un « as » de l’aviation qui m’interpelle, car il a vécu dans son enfance, chez ses grands-parents au Château du Thuit,
(près des Andelys, (27) surplombant l’usine : là où j’ai travaillé plus de 37 ans


Le poste de pilotage est occupé par un pilote « Georges Guynemer » et son « mécano » pour ressembler à la réalité.
Les petits personnages sont aussi issus de ma fabrication.




Comme les avions ont une durée de vie assez réduite à cause des « crashs » (retours violents à la « planète »), en raison du mauvais pilote que je suis…et pour que mes héritiers puissent avoir un souvenir de leur « parent », j’ai aussi construit quelques maquettes de bateaux statiques en bois.
(Une bisquine de Granville, un doris, et un drakkar.)

dessin à partir d'une demie coquille de moule


Et puis quelques reproductions de bateaux, « originales » par leur conception.
Un petit tableau : un dessin représentant un bateau pilote, dont la coque est représentée par une coquille de moule collée sur une feuille de papier.


Vieux gréements partir de coquilles d'huîtres


Et 2 bateaux, dont la coque utilise une coquille d’huître. Une « caraque Portugaise » et une bisquine.

Bisquine
Pour ma dernière « mise en chantier », c’est là que je vais devoir faire appel à Dom le marin, (s’il le veut bien, mais le contraire m’étonnerait, car c’est un bon copain du club Mini-Flotte 76710),
J’ai entrepris la reproduction d’un voilier de plaisance avec des lignes d’eau superbes, construit dans les années 1900 en Écosse, et qui a été utilisé à Granville pour la pêche au maquereau dans les années 1960, et sur lequel j’avais été invité à y passer une journée de pêche entre Granville et Chausey.
Je vais le représenter « en pêche » avec ses espars et ses lignes, en diorama.
Il fait 6 cm de long.

Doris

Quand j’ai présenté mon ébauche à Dom., il m’a dit que j’aurais très bien pu le mettre dans une bouteille, mais, ça : je ne l’avais pas prévu, et sans ses conseils je n’y serais pas arrivé, car je n’en ai pas la maîtrise.
Le patron de pêche s’appelait Édouard TUFIN, il habitait sur le port face à l’avant-port de Granville.

Drakkar

Maquereautier en cours de réalisation